4 mai 2024
Paris - France
SANTE

Pourquoi la France continue la vaccination avec AstraZeneca alors que des pays la suspendent

« Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade », a jugé le ministre de la Santé Olivier Véran, conformément à l’avis des autorités sanitaires européennes.

Le Danemark, l’Islande, l’Italie et la Norvège ont suspendu jeudi 11 mars l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Les autorités danoises ont expliqué avoir pris cette décision après le décès d’une femme de 60 ans, victime d’un caillot sanguin. Elle avait reçu auparavant une injection à partir du même lot de doses utilisées en Autriche.

« Nous devons, avec l’agence danoise des médicaments, répondre aux signalements de possibles effets secondaires importants, à la fois au Danemark et dans d’autres pays européens », a déclaré dans un communiqué le directeur de l’autorité danoise de santé, Søren Brostrøm. « Il n’est pas possible actuellement de conclure s’il y a ou non un lien », a ajouté par la suite le ministre danois de la Santé, Magnus Heunicke.

L’autorité danoise de la santé, qui a décidé de suspendre l’utilisation du vaccin pendant quatorze jours, n’a pas précisé combien de cas avaient été signalés.

22 cas de thromboembolies sur 3 millions de personnes vaccinées

De son côté, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la France ne suspendait pas l’usage du vaccin, suivant les recommandations de l’Agence nationale de Sécurité du Médicament. « Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade », a-t-il assuré.

Invité sur le plateau de LCP, Rémi Salomon, directeur général de la santé, a également relativisé les chiffres, expliquant qu’il s’agissait de « la même fréquence que celle observée dans la population ». Ainsi, le nombre de caillots sanguins, à l’origine de thromboses, chez les personnes vaccinées n’est pas proportionnellement plus élevé que dans la population générale.

Au Royaume-Uni, 11 millions de personnes ont reçu au moins une dose d’AstraZeneca, et pour l’instant pas question de changer de stratégie. Les autorités n’ont pas recensé d’effets secondaires graves. L’agence britannique du médicament a rappelé que toutes les personnes appelées à se faire vacciner « devront le faire ».

« Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre de thromboembolies chez les personnes vaccinées n’est pas supérieur à celui observé sur l’ensemble de la population », a affirmé l’Agence européenne des Médicaments (EMA) dans un communiqué, recommandant de poursuivre les injections.

Selon l’EMA, seulement 22 thromboembolies ont été détectées parmi les 3 millions de personnes ayant reçu le vaccin dans l’espace économique européen, qui comprend la Norvège et l’Islande. Commentant la décision de Copenhague, l’agence européenne a souligné qu’il n’y avait pas de lien établi entre les cas de thrombose signalés et le vaccin, les troubles de la coagulation ne faisant pas partie des effets secondaires reconnus.

 

 

 

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