7 mai 2024
Paris - France
POLITIQUE

Cameroun: Plus de 637 militaires déserteurs risquent la radiation

C’est à une purge que se prépare le ministère camerounais de la Défense après le constat de nombreuses désertions des rangs de l’armée.

Jeune Afrique révèle que les autorités camerounaises se préparent à effectuer de nombreuses radiations qui vont concerner des soldats et des gendarmes qui ont abandonné leurs postes. La mesure va entrer en vigueur très prochainement.

Selon un rapport interne signé par Joseph Beti Assomo, ministre de la Défense, le 25 novembre 2020, les radiations vont concerner plus de 637 militaires absents de leurs postes. Il va s’agir de plus grande opération d’assainissement dans les rangs des forces de défense et de sécurité camerounaises.

Dans les détails et selon les corps, 94 gendarmes, 345 militaires de l’armée de terre, 79 de l’armée de l’air, 100 de la marine et 19 membres du corps national des sapeurs pompiers vont être concernés.

D’après JA, les désertions étaient pendant longtemps monnaie-courante au sein des forces de défense et de sécurité camerounaises. « Mais elles se sont accrues au cours des trois dernières années. Cette période correspond à l’engagement militaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie aux velléités de groupes sécessionnistes. Les autorités militaires ont ainsi été contraintes à prendre la mesure du problème », écrit le magazine.

Sur l’origine de la vague de désertions, le rapport du ministère de la Défense consulté par JA ne donne pas d’explications. Cependant, les nombreuses complaintes des soldats relatives à la corruption, la faible rotation des effectifs sur les fronts de guerre et les détournements des budgets de prime et d’équipement pourraient l’expliquer.

Un sous-officier qui vit en exil en Europe du nom de Etame Augustin Assong avait, dans une vidéo, dénoncé certaines pratiques dans l’armée camerounaise. Dans sa vidéo, il déclarait: « Nos primes s’élèvent à 90 000 francs CFA, mais on nous en remet 30 000. Quand vous vous réunissez pour en parler, on dit rébellion et on vous punit ». L’auteur de ce témoignage fait partie des personnes à radier.

Sur ses accusations, le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo avait promis de faire la lumière. « J’ai la liste des intéressés de manière détaillée, avait-il déclaré. Elle sera remise par les voies appropriées au Commandant de la deuxième région militaire interarmées, pour qu’il procède aux vérifications nécessaires, de la pertinence ou non de ces revendications. Il s’agira de répondre à la question de savoir ce que sont devenues les primes envoyées par la hiérarchie et qui ne leur ont pas été remises ? Puisque nous n’avons reçu aucun retour de primes non payées. Ça veut dire qu’elles existent, elles sont quelque part. Le Commandant de la deuxième région militaire va s’y atteler, il fera la lumière, il tâchera de faire donner la suite appropriée à cette revendication. Evidement au cas où elle serait fondée », avait-il indiqué.

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