15 mai 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Togo : Tikpi Atchadam annonce le retour imminent des manifestations de contestation

Le leader du Parti national panafricain (PNP), Tikpi Salifou Atchadam, à l’origine des manifestations gigantesques au Togo qui avaient ébranlé le régime de Lomé, annonce la reprise imminente de la contestation. C’est à travers un message audio adressé à ses militants et au peuple togolais dans son ensemble.

Le silence sur la scène politique en termes de contestation du pouvoir en place depuis la tenue de l’élection présidentielle du 22 février 2020, il le conçoit juste comme une trêve dont il annonce d’ailleurs la fin imminente. Il ne voit pas un autre moyen pour tourner la page du régime en place que les manifestations publiques pacifiques. « A ceux qui soutiennent qu’il faille essayer autre chose que les manifestations pacifiques, nous répondons ceci : autre chose, c’est que toutes les villes du Togo sortent, soutenues par les villages », relève le leader du PNP dans son message.

La stratégie de Tikpi Atchadam, c’est la densification et la généralisation des manifestations à tout le Togo. « Contre un régime dont les tenants ont déjà un pied hors du pays, si la mobilisation est bien menée, et que la société gronde de partout, dans toutes les villes, dans tous les quartiers et dans tous les villages, nous n’aurons plus besoin de sortir que pour constater tout simplement la fin du système, et fêter la victoire de la souveraineté retrouvée par le peuple et pour le peuple », croit dur comme fer le leader du PNP pour qui « il est grand temps de dégager le genou de la famille Gnassingbé avant que celle-ci n’étouffe le peuple togolais en tant que personne collective». La mobilisation des autres villes et localités du pays, à l’en croire, vise à « desserrer l’étau autour des villes et quartiers militairement assiégés, qui pourront rejoindre la lutte une fois soulagés ou libérés de l’occupation militaire » et constitue « une disposition hautement sécuritaire pour les manifestants pacifistes appelés à inonder le pays tout entier ».
« Pour garantir l’assurance ferme d’une victoire historique et éblouissante aux yeux du monde entier, il devient déterminant d’apporter un appui substantiel, en termes de conscientisation, sensibilisation et mobilisation, au travail en cours dans les villes comme : Cinkassé, Dapaong, Kara, Kétao, Bassar, Niamtougou, Pagouda, Sotouboua, Blitta, Atakpamé, Amlamé, Agou, Notsé, Tsévié, Tabligbo, Vogan. Des noyaux actifs existent déjà. Il suffit de les multiplier, de les renforcer et de les mettre en lien pour créer une sorte de toile d’araignée quadrillant toute la ville, avec des villages tentaculaires, gravitant autour de la ville comme noyau centrale », indique Tikpi Atchadam.

Dans son schéma tactique, Lomé la capitale a un grand rôle à jouer, et il l’étale : « Pour les prochaines manifestations, il faut surtout faire en sorte que la capitale Lomé déploie tout son potentiel démographique. L’objectif visé est de déborder les Forces de Défense et de Sécurité, pour ne pas dire les Forces de répression (…) Dans ce schéma d’ensemble, Lomé doit, en tant que capitale et ville de loin la plus peuplée du pays, jouer son leadership. Face à un élan massif du peuple, avec le poids démographique de la capitale Lomé, le régime ne résistera pas. Au bout de quelques jours seulement, c’est la fête de la libération nationale, annonçant, avec ces images, vidéos et selfy, comme vous savez bien le faire, la réconciliation véritable et définitive, le retour du Togo parmi les Nations respectées, parmi les Etats qui comptent pour l’Afrique ».

Dans ce message, le leader du PNP est revenu sur la prestation de serment du Président sortant déclaré réélu Faure Gnassingbé qu’il considère comme un non-événement, l’armée togolaise qui constitue le socle du pouvoir de Lomé et sévit contre le peuple, l’opposition, le rôle funeste de la communauté internationale, etc. Pour Tikpi Atchadam, les élections ne parviendront pas à dégager le régime et il suggère une transition politique sans Faure Gnassingbé au pouvoir.

Tikpi Atchadam, faut-il le rappeler, est en exil depuis les manifestations d’août 2017 dont lui et sa formation étaient à l’initiative.

Tino K.

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