Lors de la rentrée politique de son parti, le 12 mai à Yamoussoukro, Charles Blé Goudé, toujours inéligible, a continué à entretenir le suspense sur sa candidature à la présidentielle de 2025.
“2025 est un objectif principal pour nous”
“2025 ne se fera pas sans nous ! » a affirmé Charles Blé Goudé à ses partisans le 12 mai. L’ancien ministre de Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale, s’adressait aux militants de son parti à Yamoussoukro. Sera-t-il candidat à la prochaine présidentielle ?
À Yamoussoukro, ce 12 mai, la rentrée politique du Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) a pris des allures de fête lorsque Charles Blé Goudé s’est présenté, sous les vivats de ses militants, qui scandaient la chanson de DJ Kerozen Appelez–moi l’élu. Des représentants de plusieurs formations politiques avaient fait le déplacement, à l’instar, côté opposition, du Mouvement des générations capables (MGC) de Simone Gbagbo, du Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan, et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam.
Le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), avait dépêché le ministre gouverneur de Yamoussoukro, Augustin Thiam. Seul grand absent donc, et non sans surprise: le Parti des peuples africains–Côte d’Ivoire (PPA–CI), dirigé par Laurent Gbagbo. Entre Charles Blé Goudé et son ancien mentor, qui a officiellement déclaré sa candidature à la présidentielle de 2025 le 11 mai, la rupture semble en effet consommée.
<< Gbagbo c’est le père >>
<<< Lui [Gbagbo], c’est le père, il peut me réprimander en public, mais pas moi», confie Charles Blé Goudé à Jeune Afrique. Ceux qui voulaient venir sont venus, nous n’en voulons pas à ceux qui ont fait le choix inverse. » À seize mois de la présidentielle et alors que l’affiche du scrutin commence à se dessiner, le rassemblement de Yamoussoukro sonnait comme une potentielle annonce de candidature.
Mais, interrogé au pupitre sur la question, Charles Blé Goudé a préféré continuer à entretenir un certain flou. << Je ne ferai pas d’annonce ici, pas aujourd’hui », a–t–il déclaré, tout en se disant «prêt à gouverner la Côte d’Ivoire, psychologiquement, physiquement et intellectuellement […] J’ai eu huit ans pour réfléchir, seul dans une cellule, sur le pays ».
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Sauf qu’à ce jour, il demeure inéligible. Rentré en Côte d’Ivoire en novembre 2022 après avoir été acquitté par Cour pénale internationale (CPI), Charles Blé Goudé a en effet été condamné en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison les violences de la crise postélectorale de 2010-2011.
Étape par étape <<<Je ne peux pas être acquitté par la CPI et condamné pour
les mêmes faits en Côte d’Ivoire, réagit le patron du Cojep. C’est une condamnation politique qui nécessite donc une solution politique. Mais je ne vais pas brûler la Côte d’Ivoire pour une candidature ou parce que mon nom n’est pas sur la liste électorale, je négocierai.
J’attends le retour de mes émissaires, mais en attendant je ne cesse d’organiser mon parti pour les échéances futures. >>>
Également interrogé par Jeune Afrique sur de possibles alliances en vue de la présidentielle, Charles Blé Goudé affirme vouloir d’abord redonner vie au parti, dans un premier temps. «On verra ensuite avec qui on peut faire alliance, mais ce ne sera pas une fin en soi. >>
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S’il n’est donc, officiellement, toujours pas dans la course à la présidentielle, Charles Blé Goudé affirme néanmoins vouloir << rassembler la jeunesse » et «<l’encourager à s’intéresser à la politique » afin d’éviter qu’on ne décide à sa place. <<Quand je serai candidat, ce sera pour gagner »,
affirme l’ancien ministre de la Jeunesse, qui dit vouloir d’abord organiser une convention du Cojep. Mais Blé Goudé ne semble pas pressé. «Je suis mes propres étapes. >>
Jean Moliere source JA
