Cette augmentation est la conséquence de l’embellie vertigineuse des cours mondiaux qui atteint des records jamais observés depuis plus de quarante ans. Ceux-ci avaient franchi la barre des 9500 dollars (environ 8 820 euros) la tonne à la fin de mars à la Bourse de New York.
Le prix d’achat des fèves aux planteurs de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a été fixé à 1 500 F CFA pour la récolte intermédiaire, une hausse record alors que les cours mondiaux flambent.
La récolte 2023/2024 de cacao en Côte d’Ivoire (ici dans le village de Hermankono en novembre) a été très affectée par les pluies abondantes.
Le gouvernement ivoirien a lancé officiellement le 2 avril, la campagne intermédiaire de la récolte de cacao de la saison 2023-2024. Kobenan Kouassi Adjoumani, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, a annoncé sans grande surprise une augmentation du prix bord champ des fèves de cacao pour cette période qui court jusqu’à la fin de septembre prochain.
Environ 500 000 tonnes devraient sortir des champs. ivoiriens, selon les prévisions. « L’État de Côte d’Ivoire a décidé de servir le prix au producteur à 1 500 F CFA le kilogramme. C’est un niveau de prix jamais réalisé dans l’histoire de la filière cacao en Côte d’Ivoire», a déclaré le ministre de l’Agriculture.
Depuis plusieurs semaines, des syndicats de paysans s’activaient pour une hausse du prix bord champs et menaçaient d’aller en grève. Le mouvement de protestation a toutefois été contenu grâce à une médiation avec le gouvernement. De son côté, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), aujourd’hui présidé par l’ancien banquier Tidjane Thiam, a tenté de faire pression sur le gouvernement dans l’optique de voir plus que doubler le prix des fèves, en proposant 2 500 F CFA par kilogramme, dans un contexte de conjoncture favorable sur les marchés.
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Ouattara, d’un séjour en France pour arbitrer définitivement sur les propositions de prix faites par le Conseil café cacao (CCC), le régulateur de cette filière stratégique pour le pays. Le prix du kilogramme de l’or brun qui sera payé aux planteurs enregistre donc une hausse de 50 % par rapport à celui de la grande campagne.
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Une production en baisse de 23 %
Cette augmentation est la conséquence de l’embellie vertigineuse des cours mondiaux qui atteint des records. jamais observés depuis plus de quarante ans. Ceux–ci avaient franchi la barre des 9500 dollars (environ 8 820 euros) la tonne à la fin de mars à la Bourse de New York. Les gagnants de cette augmentation des prix sont les planteurs camerounais avec le système de vente spot au cours du marché, qui permet une rémunération de 5 000 F CFA/kg. La récolte ivoirienne, comme l’a reconnu le ministre de l’Agriculture, a enregistré une baisse de 23 %. Selon les estimations, la production ivoirienne entre octobre et fin mars avait atteint 1,3 million de tonnes, à comparer avec les 1,8 million de tonnes de la campagne précédente.
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La hausse des cours mondiaux n’a par ailleurs pas profité à l’État ivoirien, qui a un système de prévente de sa récolte. Le CCC avait en effet conclu des contrats à moins
de 3000 livres (environ 3 500 euros) la tonne l’année dernière, alors que la tonne atteint aujourd’hui environ plus de 8 000 livres.
Lors de la grande campagne ouverte le 1 octobre 2023, le prix avait été fixé à 1 000 F CFA/kg dans un contexte de pénurie de fèves de cacao. Les paysans ivoiriens, malgré le statut de premier producteur mondial, n’ont pas profité de cette hausse.
Jean Moliere source : JA