Kamala Harris, née le 20 octobre 1964 à Oakland, en Californie, est une femme d’État américaine. Elle est la 49ᵉ vice-présidente des États-Unis, en fonction depuis le 20 janvier 2021. Membre du Parti démocrate, elle est procureure générale de Californie de 2011 à 2017, pendant le mandat du gouverneur Jerry Brown.
De 2017 à 2021, elle est sénatrice pour la Californie au Congrès des États-Unis. Candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020, elle réalise des performances remarquées lors des premiers débats, mais voit les intentions de vote en sa faveur décliner et se retire avant le début officiel des primaires. Joe Biden la choisit ensuite pour être sa colistière en tant que candidate démocrate à la vice-présidence. Le duo l’emporte, ce qui fait d’elle la première femme ainsi que la première personne afro-américaine et asio-américaine à exercer la vice-présidence des États-Unis.
En , elle est candidate à l’élection présidentielle de 2024, après que le président sortant Joe Biden eut renoncé à briguer un second mandat et soutenu la candidature d’Harris qui devrait affronter l’ancien président républicain Donald Trump.
Elle est baptiste, membre de la Third Baptist Church de San Francisco, affiliée aux Églises baptistes américaines USA.
Carrière judiciaire
Débuts dans la région de San Francisco
Kamala Harris est adjointe au procureur de district du comté d’Alameda de 1990 à 1994. En 1994, elle est nommée par le président de l’Assemblée de l’État de Californie, Willie Brown, avec qui elle a une relation extra-professionnelle, à des charges à la cour d’appel de l’assurance chômage (en) et à la commission de l’assurance médicale (California Medical Assistance Commission). Après six mois d’interruption de son mandat de procureur, elle le réintègre tout en combinant celui-ci avec ces deux autres charges. Sa relation avec Willie Brown suscite des critiques, tandis que celui-ci défend son activité. En 2019, Willie Brown affirme qu’il « pourrait avoir aidé sa carrière » à travers ses nominations de 1994. Il rompt avec elle lorsqu’il est élu maire de San Francisco en 1996. En 1998, elle est choisie par le procureur du district de San Francisco Terence Hallinan (en) pour diriger le département des enquêtes criminelles (Career Criminal Division). Elle a sous son autorité cinq autres procureurs, et mène des poursuites pour des cas d’homicides, de cambriolages, de braquages, et d’agressions sexuelles, particulièrement dans des cas relevant de la loi des trois prises. L’adjoint de Terrence Hallinan, nommé Darrell Salomon, s’active contre Kamala Harris, à propos du référendum 2000 California Proposition 21 (en), qui aurait permis aux procureurs de poursuivre des prévenus mineurs (moins de 18 ans) devant des cours pour majeurs plutôt que devant des cours pour mineurs. Kamala Harris n’est pas favorable à ce référendum. En 2000, elle est engagée par la mairie de San Francisco pour épauler l’avocate de la ville (en) Louise Renne (en). Kamala Harris y dirige la division de l’aide aux familles et aux enfants, traitant les cas d’abus et d’absence de soins. Louise Renne la soutient officiellement dans sa campagne à l’élection comme procureure du district.
Procureure du district de San Francisco
En 2003, elle est élue procureure du district de San Francisco face à Terence Hallinan et Bill Fazio, avec 56 % des voix, devenant la première procureure de district de couleur de Californie mais aussi la première femme à occuper cette fonction à San Francisco. Elle promet de ne jamais requérir la peine de mort et de plaider pour les « trois prises » seulement s’il s’agit de crimes avec violences.
Kamala Harris mène une campagne « énergique », assistée de l’ex-maire de San Francisco Willie Brown, de la sénatrice de Californie et ancienne maire de San Francisco Dianne Feinstein, de l’écrivain et caricaturiste Aaron McGruder, et des comédiens Eddie Griffin et Chris Rock. Elle tente de se différencier de Terence Hallinan en critiquant son bilan. Elle affirme qu’elle a quitté le parquet de ce dernier parce qu’il était technologiquement incapable et « dysfonctionnel », insistant sur le taux de condamnations « abyssal » de 52 % pour les crimes graves, en dépit d’une moyenne californienne de 83 %. Elle accuse Terence Hallinan de promouvoir des gens sans mérite dans son parquet et de protéger des collaborateurs s’étant mal comporté. Elle affirme de plus que son parquet ne fait pas assez pour limiter la violence armée dans la ville, particulièrement dans les quartiers pauvres comme Bayview ou Tenderloin (en), et critique sa propension à accepter des négociations de peine dans les cas de violence domestique
Lors de la campagne, elle est vivement critiquée pour sa proximité avec Willie Brown. En réponse, elle tente de se distancier de ce dernier, affirmant que sa carrière est « derrière lui » et qu’elle « ne lui doit rien », tout en refusant « de concevoir [s]a campagne autour d’une critique » de Willie Brown.
En 2007, c’est sans opposition qu’elle se représente pour un deuxième mandat39.
Procureure générale de Californie
En 2010, Kamala Harris est élue procureure générale de Californie et réélue en 2014 pour un second mandat. Elle est la première femme à occuper ce poste.
Programmes en matière de drogue
En matière de stupéfiants, elle lance le programme dit « Back on Track » (« Remise sur les bons rails »), pour réduire la récidive des primo-délinquants condamnés pour des infractions non assorties de violences[à développer]. Par ailleurs, elle fait le choix de ne pas s’associer à l’effort de plusieurs États qui tentent de faire retirer la marijuana de la liste fédérale des substances les plus dangereuses tenue par la Drug Enforcement Administration (DEA).
Réforme de la justice pénale
En matière d’abus policiers, elle revendique un bilan allant dans le sens du progrès, avec notamment les premiers programmes, soutenus par l’État de Californie, de formation des personnels judiciaires aux biais inconscients (en), d’usage de caméras-piétons pour les agents du département de la justice, d’enquêtes sur les pratiques des policiers, et de publicité des données sur les décès au cours d’arrestations, lors de détentions, ou par des tirs d’agents du maintien de l’ordre.
Crise des subprimes et négociations
L’une des actions phares de son mandat comme procureure générale d’État est son implication lors de la crise des subprimes, dans la négociation d’un accord national avec les cinq plus grandes sociétés de prêts hypothécaires du pays, accusées d’avoir utilisé des méthodes illégales dans leurs saisies immobilières. En septembre 2011, après un an de négociations menées avec d’autres procureurs d’État et des autorités fédérales, elle abandonne ses poursuites. Kamala Harris défendra plus tard sa décision en affirmant que l’accord en voie de conclusion n’indemnisait pas suffisamment l’État de Californie et protégeait les banques de futures enquêtes sur les pratiques financières ayant mené à la crise des saisies immobilières. Elle affirme avoir interrompu ses poursuites après une rencontre avec les banques, qui prévoyaient selon elle un accord d’une valeur de 2 à 4 milliards de dollars, qu’elle considérait bien trop faible. Quelques mois plus tard, un accord national est signé, tandis que Kamala Harris a pu conclure, avec les trois plus grands fournisseurs d’hypothèques — les banques Wells Fargo, JPMorgan Chase et Bank of America — un accord séparé concernant la Californie. Cet accord prévoit une réduction de dette de 12 milliards pour des propriétaires californiens, avec au total 18 milliards d’aides financières. Plus précisément, les banques réduiront les dettes de 18,4 milliards et apporteront 2 milliards en aides financières sous d’autres formes.
Poursuites contre les dirigeants bancaires
Seuls quelques directeurs d’agences bancaires à l’origine de la crise seront poursuivis. C’est le cas de Steven Mnuchin, ex-directeur général de la banque OneWest (en) et futur secrétaire au Trésor des États-Unis au sein de l’administration Trump, qu’elle refusera, en 2012, de poursuivre, lui et sa banque, pour fraude hypothécaire, malgré une enquête et une recommandation du département de la Justice de Californie. Ses critiques de gauche lui reprochent d’avoir fait preuve de trop de retenue vis-à-vis du secteur financier, soulignant son inaction dans ce cas et d’autres, notamment par le fait que l’équipe anti-fraude hypothécaire qu’elle a créée « n’a traité que trois cas en 10 ans ». En 2017 au Sénat, elle vote contre la nomination de Mnuchin au poste de secrétaire du Trésor et, en réponse aux critiques, explique que « nous avons agi selon les faits et les preuves ».
Sur les crimes sexuels et autres questions de justice
En ce qui concerne les crimes sexuels, elle ordonne aux agents de probation de ne pas appliquer l’assignation à résidence à l’encontre des délinquants sexuels. Elle s’attaque à la pornodivulgation. Son action concernant le cas George Cage est contestée par des journalistes travaillant pour The New York Times, étant donné qu’elle contribue à le maintenir en prison sans preuves du viol qu’il est soupçonné d’avoir commis. Elle refuse de défendre devant les tribunaux l’interdiction du mariage homosexuel dans tout l’État (cette interdiction est connue sous le nom de proposition 8, qui est un référendum ayant le même objectif).
En 2017, Larry Wallace, l’un des adjoints de Kamala Harris accepte une transaction de 400 000 dollars pour l’arrêt d’une procédure engagée à la suite d’accusations de harcèlement à l’encontre d’une de ses assistantes, dans un emploi antérieur, fait ignoré par Kamala Harris au moment où elle l’a embauché. Elle se voit également reprocher par certains journalistes de ne pas travailler à la lutte contre les discriminations à l’encontre des justiciables de couleur ou de ne pas contribuer à améliorer la justice criminelle.
Ascension politique.
Élection sénatoriale de 2016
Début de la campagne
En janvier 2015, la sénatrice démocrate Barbara Boxer annonce qu’elle ne se représentera pas à l’élection sénatoriale de 2016, après 24 ans de mandat. La campagne, qui s’annonce, promet de rudes affrontements et voit Antonio Villaraigosa, ex-président du parlement de l’État et maire de Los Angeles, faire très vite part de son intérêt pour ce mandat, tandis que Kamala Harris est la première à se déclarer candidate. Gavin Newsom, alors lieutenant-gouverneur de Californie et le financier Tom Steyer, autres candidats potentiels, ne se déclarent pas. Kamala Harris est alors la favorite, grâce au soutien fort qu’elle reçoit dès le début, notamment des sénateurs démocrates Elizabeth Warren, Cory Booker et Kirsten Gillibrand et des milieux des forces de l’ordre.
Rivalités et soutien
Dès le début de la campagne, des rivalités régionales et ethniques se manifestent, les décideurs du Parti démocrate étant plutôt situés au Nord (les deux sénatrices Barbara Boxer et Dianne Feinstein venant de la baie de San Francisco) et Antonio Villaraigosa, venant du Sud. S’il était élu, il pourrait ainsi devenir le premier sénateur latino Willie Brown invite Antonio Villaraigosa à ne pas se présenter par « loyauté » envers Kamala Harris, et le président du Parti démocrate de Californie, John Burton, réfute les insinuations d’une tentative des dirigeants du parti de favoriser Kamala Harris. Quelques semaines plus tard, Antonio Villaraigosa se résout à ne pas se présenter, mettant ainsi Kamala Harris face à des candidats inconnus du grand public comme Loretta Sánchez, Xavier Becerra et Adam Schiff.
Primaires et soutien du Parti démocrate
En février 2016, Kamala Harris obtient le soutien du Parti démocrate de Californie, en réunissant 78 % des suffrages parmi les délégués du parti réunis en convention. Le , elle arrive largement en tête de la primaire avec 39,9 % des voix, suivie par la représentante démocrate Loretta Sánchez (18,9 %) qu’elle affronte en novembre lors de l’élection générale. 34 candidats de divers partis participent à la primaire. Pour la première fois, aucun candidat républicain ne participera à l’élection sénatoriale de novembre : Duf Sundheim, qui fait le meilleur score parmi les républicains, étant arrivé troisième de la primaire avec 7,8 % des suffrages.
Campagne générale et résultats
En juillet 2016, après la primaire, Kamala Harris obtient les soutiens du président Barack Obama et du vice-président Joe Biden, auxquels s’ajoutent, en octobre, ceux de sa prédécesseure Barbara Boxer et de l’autre sénatrice de Californie Dianne Feinstein.
Entre la primaire et l’élection générale, la campagne ne passionne pas notamment en raison d’une campagne nationale qui occupe tout l’espace médiatique et des faibles différences idéologiques entre Kamala Harris et Loretta Sánchez, bien que cette dernière courtise également l’électorat républicain Kamala Harris mène une campagne progressiste et indique que la lutte contre le changement climatique, l’augmentation du salaire minimum, la réforme de la justice pénale et l’interdiction des fusils d’assaut seront parmi ses priorités. Elle est largement donnée favorite, levant plusieurs millions de dollars et disposant d’une confortable avance de 20 points dans les sondages. Son statut de favorite lui permet de faire campagne pour d’autres candidats démocrates, à la Chambre des représentants et à la législature de Californie. En novembre 2016, elle remporte l’élection avec 61,6 % des voix et arrive en tête dans 54 des 58 comtés de l’État.
Barack Obama annonce son soutien à Kamala Harris pour l’élection présidentielle américaine
L’influent ancien président américain est l’un des derniers poids lourds démocrates à s’exprimer, alors que Joe Biden a assuré Kamala Harris de son soutien dès dimanche.
L’ancien président Barack Obama a annoncé vendredi 26 juillet son soutien à la candidature de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche pour le camp démocrate.
« En début de semaine, Michelle et moi avons appelé notre amie Kamala Harris. Nous lui avons dit que nous pensions qu’elle ferait une fantastique présidente des Etats-Unis et qu’elle avait tout notre soutien », a déclaré M. Obama sur le réseau social X. « En ce moment critique pour notre pays, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elle gagne en novembre. Nous espérons que vous vous joindrez à nous », a-t-il ajouté.
Vague de soutien
Le soutien du président Obama (2009-2017) vient amplifier l’élan croissant pris par la campagne de Mme Harris, 59 ans, qui a bénéficié d’une vague de soutien de la part de syndicats, de minorités ethniques et de son parti depuis qu’elle a annoncé sa candidature.
Kamala Harris s’est dite jeudi prête à débattre avec Donald Trump, mais le candidat républicain à la présidentielle américaine a quant à lui jugé « inopportun » d’organiser un face-à-face avec sa nouvelle rivale avant qu’elle ne soit officiellement désignée par le Parti démocrate. « Trump a accepté un débat le 10 septembre. Il semble maintenant qu’il rétropédale », a raillé la candidate démocrate sur X, assurant pour sa part être « prête ». Donald Trump avait déclaré être « tout à fait » enclin à débattre avec elle, mais sous d’autres conditions, le choix de la chaîne prévue, ABC, ne lui convenant plus.
En campagne au Texas jeudi, Kamala Harris a égrainé les arguments de campagne qu’elle affûte depuis dimanche : éducation, droit à l’avortement, soins de santé accessibles… Elle n’a pas ménagé ses coups contre l’ancien président républicain : Donald Trump et ses alliés « ont le culot de dire aux enseignants de mettre une arme à feu en classe alors qu’ils refusent d’adopter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu », a lancé la quinquagénaire devant la fédération américaine des enseignants.
Jean Moliere
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