Plus de deux semaines après l’interpellation des 49 militaires ivoiriens à Bamako, la Minusma reconnaît que
certaines procédures « n‘ont pas été suivies ». Un début de réponse qui peine encore à faire la lumière sur la situation.
Première ébauche d‘explication pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, la Minusma. Près de deux semaines après l‘interpellation, le 10 juillet, de 49 soldats ivoiriens à Bamako, la mission onusienne s‘est adressé au ministère des Affaires étrangères malien à travers une note verbale qui a fuité sur les réseaux sociaux.
Le document, qui a été émis deux jours avant la visite du secrétaire général adjoint de l‘ONU pour les opérations de paix, Jean–Pierre Lacroix, arrivé au Mali ce dimanche 24 juillet, n‘apporte que peu d‘éclairages sur la situation.
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quitter le territoire
Depuis plus de deux semaines, les versions d‘Abidjan et des Nations unies se contredisent. Alors que le gouvernement ivoirien a défendu à plusieurs reprises que ses militaires étaient déployés en appui à des contingents de la Minusma dans le cadre d‘une convention signée avec l‘ONU à partir de 2019, le porte–parole des Nations unies à New York, Fahran Faq, lui, avait assuré le contraire.
« Pas connaissance d‘un contrat >>
Dans sa note, datée du 22 juillet, la Minusma reconnaît finalement « des dysfonctionnements ». « Il apparaît que certaines procédures n‘ont pas été suivies et la Mission s‘efforce de mieux comprendre comment [cela a pu se] produire », peut–on lire dans le document.
Un début d‘explication qui ne vient pourtant ni confirmer ni infirmer que les Ivoiriens arrêtés étaient bien présents au Mali en appui à des contingents de la Minusma.
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« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (Nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », explique la mission onusienne dans sa note, tout en rappelant n‘avoir pas « connaissance d‘un contrat entre l‘Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE ». Un lien contractuel entre l‘Allemagne et les NSE ivoiriens que Berlin a également démenti auprès de Jeune Afrique.
Accord avec une compagnie privée
Quinze jours après l’interpellation des militaires ivoiriens, et alors qu‘ils sont toujours détenus, cette réponse timide de la mission onusienne semble accréditer la thèse d‘une bévue administrative ou contractuelle qui embarrasse jusque dans les couloirs new–yorkais du siège de l‘ONU.
Selon nos informations, le détachement des NSE ivoiriens aurait été déployé pour sécuriser une base gérée par la société privée Sahel Aviation Service (SAS), qui abrite notamment des contingents allemand, belges ou encore autrichiens. La compagnie SAS n‘a pas souhaité donner suite aux sollicitations de Jeune Afrique.
JA