Jimmy Chérizier faisait partie d’une unité d’élite de la police. Mais après quinze ans de services, il a décidé en 2018 de passer de l’autre côté et de devenir le chef du G9. Ses troupes ont attaqué samedi les deux principales prisons du pays, libérant plusieurs milliers de délinquants.
Jimmy Chérizier est le chef du gang le plus puissant de Port-au-Prince, le G-9. C’est un petit homme rondouillard et d’un abord sympathique qui nous a accueilli en juillet dernier dans son fief de Delmas 6, vêtu d’un t-shirt blanc avec l’inscription «bon anniversaire Babe». Il voulait nous montrer son projet : la construction d’une école pour les enfants du quartier. «Je suis né en province car c’est la tradition ici pour les femmes d’aller accoucher à la campagne. Mais depuis l’âge de neuf ans, j’habite ce quartier. La moitié des enfants n’ont aucun accès à une éducation en Haïti. L’État est totalement absent des quartiers. Les seules écoles qui existent sont payantes et ne sont pas à la portée de la plupart des familles haïtiennes. Alors j’ai décidé d’offrir aux enfants de mon quartier la chance d’être éduqué.»
Nouvelles violences en Haïti : des gangs affirment vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry
Tirs près d’une prison et de l’aéroport, soins menacés dans les hôpitaux… Les violences se sont poursuivies vendredi en Haïti, où des gangs, réunis sous le label « Vivre ensemble », mènent depuis jeudi des attaques coordonnées dans la capitale et affirment vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Pour entrer dans son quartier, un lourd portail métallique de couleur verte bloque la rue. La sécurité armée est très discrète mais bien présente. Plusieurs hommes armés de…