Annoncée pour début novembre au palais de l’Élysée à Paris, la rencontre entre les présidents ivoirien et français aura finalement lieu le 21 novembre.
Les présidents Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, et les Premières dames Dominique Ouattara et Brigitte Macron, le 25 janvier 2023 à L’Élysée.
Selon nos informations, les Premières dames Brigitte Macron et Dominique Ouattara déjeuneront ensemble ce 20 novembre afin d’évoquer, entre autres, leurs actions humanitaires et la possibilité d’une collaboration dans ce domaine. Le lendemain, ce sont leurs époux, les présidents Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, qui partageront un repas de travail à l’Élysée. Plusieurs sujets seront à l’ordre du jour, à commencer par l’épineux dossier des visas.
L’appel à Darmanin
Depuis plusieurs mois, le Quai d’Orsay souhaite. que la réciprocité soit appliquée concernant l’exemption de visa français pour les passeports diplomatiques ivoiriens. En effet, Abidjan ne bénéficie plus de cette mesure, depuis qu’elle a été annulée par la France sous Laurent Gbagbo au cours des années 2000. Cette question sera donc tranchée par Emmanuel Macron.
Par ailleurs, les autorités ivoiriennes se sont régulièrement plaintes de la lenteur et des lourdeurs dans le traitement des demandes de visas par le consulat français. Toujours selon nos informations, Alassane Ouattara s’en est ouvert à Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur français, lors d’un appel téléphonique. Une mission d’inspection avait donc été envoyée à Abidjan.
Le plan d’Abidjan et Paris pour sécuriser la CAN
Autre dossier sur la table, le redimensionnement annoncé
par Emmanuel Macron des Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI), stationnées dans le camp du 43e Bima
Bataillon d’infanterie de marine) de Port–Bouët, dans le sud d’Abidjan. Paris maintient environ 900 hommes dans
cette base opérationnelle avancée d’Afrique de l’Ouest.
Les FFCI sont engagées dans une mission de coopération avec les Ivoiriens, concernant la formation de militaires dans le pays et dans la sous–région.
Lors de son déjeuner avec son homologue français, Alassane Ouattara devrait donc se positionner sur ce redimensionnement, qui pourrait consister en une réduction des effectifs et un désengagement progressif des équipements. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et le général d’armée Thierry Burkhard, le chef d’état–major des armées, plaident plutôt pour un maintien du dispositif actuel. Quoi qu’il en soit, la France continuera d’accompagner la Côte d’Ivoire dans la lutte antiterroriste et l’appuiera concernant la sécurisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN2023), reprogrammée dans le pays à partir du 14 janvier 2024.
Report pour 2024
Les relations économiques entre les deux pays seront également abordées. Grand sujet de coopération, les travaux du métro d’Abidjan, estimés à deux milliards d’euros et financés en grande partie par Paris via le Contrat de désendettement et de développement (C2D).
La Côte d’Ivoire accuse par ailleurs un retard sur le règlement de la deuxième échéance du C2D au titre du remboursement pour l’année 2023, estimée à 112,25 millions d’euros, sur un montant de 225 millions annuels. Alassane Ouattara pourrait donc solliciter un report sur 2024. Cette année, le programme d’appui budgétaire de la France à la Côte d’Ivoire est estimé à 437 millions d’euros mais, pour le moment, seuls 160 millions d’euros ont été décaissés.
Cedeao–Niger: Alassane Ouattara ne privilégie plus une intervention militaire
Enfin, les transitions militaires au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et au Niger devraient également être abordées
par les deux présidents. Le 21 novembre, Alassane Ouattara sera accompagné, entre autres, de Fidèle Sarassoro, son directeur de cabinet et de Masséré Touré–Koné, la secrétaire générale adjointe de la présidence et directrice de la communication.
JM/Source : JA