Avec son succès (12-11) face à la Nouvelle-Zélande, samedi au Stade de France, les Springboks réalisent un doublé et décrochent leur quatrième trophée Webb-Ellis après 1995, 2007 et 2019
Le match : 12-11
Au bout du suspense dans une finale intense et fermée, les Springboks sont entrés dans l’Histoire en remportant un doublé mais surtout leur quatrième titre de champion du monde au détriment de la Nouvelle-Zélande, battue au Stade de France samedi soir. Supérieurement organisée en défense, l’Afrique du Sud a verrouillé la rencontre quand la Nouvelle-Zélande souhaitait utiliser toutes les occasions pour donner du rythme à ce match.
La première période vit les All Blacks beaucoup tenter ballon en mains et frôler l’essai à la 16e (Savea) puis la 37e (Ioane), et les Springboks occuper le camp adverse dans de grandes proportions (60 %) sans parvenir à inscrire autre chose que quatre buts de pénalité (4e, 13e, 19e, 34e) par leur ouvreur-cannonier Handré Pollard pour virer en tête, 12-6.
En seconde période, si le capitaine springbok Siya Kolisi « vendangea » un essai en oubliant Kriel (41e) démarqué et l’ailier droit Arendse manquant le ballon (45e) dans l’en-but kiwi, la suite fut à l’avantage des All Blacks qui refusèrent de tenter les buts de pénalité pour mieux chercher l’essai. Après une tentative d’Aaron Smith (54e) refusée pour en-avant de Savea, l’arrière Beauden Barrett trouva enfin la faille (58e), au même endroit, après un slalom de Telea.
Il faut croire que l’Afrique du Sud aime flirter avec le suspense puisqu’après avoir battu la France (29-28) en quarts de finale, puis l’Angleterre (15-16) en demie, elle sut maintenir sans stress un écart minimum pour finir par l’emporter (12-11) face aux All Blacks sans avoir inscrit le moindre essai. Elle additionne maintenant quatre titres mondiaux, un record, sans se soucier d’une quelconque note artistique. Pour les Springboks, cette fois-ci, un point c’est tout !
Le joueur : l’ultra-défense de Pieter-Steph du Toit
Auteur de douze plaquages en première période – dont la plupart offensifs – pour deux manqués, puis quatorze déterminants en seconde période, l’imposant troisième-ligne aile springbok (2 m, 115 kg) a symbolisé le mur sud-africain érigé en défense auquel les All Blacks se heurtèrent en première période. À lui seul, Pieter-Steph du Toit, sacré meilleur joueur du monde il y a quatre ans, désintégra avec beaucoup de conviction de nombreuses offensives néo-zélandaises dont l’ultime relance à la 76e.
Le fait : les All Blacks ne voulaient pas des buts
Il est généralement admis qu’on n’insulte pas le jeu en refusant de convertir en but les pénalités offertes à bonne distance des poteaux adversaires. Pour autant, les Néo-Zélandais préférèrent à deux reprises (51e, 57e) sortir le ballon du terrain à proximité de l’en-but sud-africain pour jouer une pénaltouche. Et c’est ainsi qu’ils inscrivirent un essai à la 58e de l’autre côté de terrain. Mais cet essai ne fut pas transformé, laissant les All Blacks à un point des Springboks.
JM/ source : L’Equipe