L‘organisation internationale mène des investigations au côté des autorités
ivoiriennes sur le vaste réseau de cocaïne. Une affaire sensible également suivie de près par les influents relais des suspects à Abidjan.
Alors qu‘elles tentent de localiser trois suspects potentiels ayant quitté précipitamment le pays après la saisie record de deux tonnes de cocaïne en avril, les autorités ivoiriennes en appellent aujourd‘hui à la coopération internationale.
Selon nos informations, Jürgen Stock, le secrétaire général d‘Interpol, a téléphoné début juin au général Youssouf Kouyaté, le directeur général de la police ivoirienne, pour l’assurer de la pleine coopération de son organisation. Il s‘est engagé à mettre à disposition des enquêteurs des moyens aussi bien humains que technologiques, y compris au niveau transfrontalier.
Pressions sur le ministre
La Côte d‘Ivoire entretient en effet de très bonnes relations avec Interpol, dont le siège régional en Afrique de l‘Ouest est basé à Abidjan. Youssouf Kouyaté a d‘ailleurs activement participé, en novembre 2021, en Turquie, à l‘élection de l‘Émirati Ahmed Naser Al–Raisi à la présidence de l‘organisation internationale. Les services de police italiens et français ainsi que les Américains de la Drug Enforcement Administration (DEA) ont aussi répondu à l‘appel des autorités ivoiriennes.
Trafic de cocaïne en Côte d‘Ivoire : quels hommes d‘affaires sont visés par l‘enquête ?
À Abidjan, plusieurs hommes d‘affaires en vue à ont été placés en détention provisoire, comme l‘lvoiro–libanais Richard Ghorayeb, propriétaire d‘une entreprise de transport de produits pétroliers ou encore Hussein Taan, le fondateur de la chaîne de pâtisserie Des gâteaux et du pain. Mais leurs influents relais dans les milieux économiques et politiques tentent d‘obtenir leur libération conditionnelle. Le général Vagondo Diomandé, ministre de l‘Intérieur et de la Sécurité, et Youssouf Kouyaté subissent ainsi des pressions en ce sens. Certains frères francs maçons de la Grande loge de Côte d‘Ivoire
(GLCI) proches du ministre et du patron de la police ont également plaidé en faveur des suspects. Aucune de ces ingérences n‘a toutefois abouti et les deux hommes demeurent inflexibles.
JA