Le Quai d’Orsay a condamné jeudi ces violences, qui ont éclaté dans le cadre d’une manifestation contre le maintien au pouvoir du président par intérim Mahamat Idriss Déby Itno.
Dans la capitale tchadienne, le bilan passe à une « cinquantaine » de personnes tuées dans des affrontements entre policiers et manifestants jeudi 20 octobre, a déclaré le Premier ministre Saleh Kebzabo, qui a annoncé la « suspension de toute activité » d’importants groupes d’opposition et un couvre-feu. Celui-ci durera jusqu’au « rétablissement total de l’ordre » à N’Djamena, à Moundou, à Doba et à Koumra, où les violences ont eu lieu. Une « dizaine » de victimes sont des membres des forces de sécurité.
Des centaines de personnes étaient réunies jeudi à N’Djamena, à l’appel de l’opposition, contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno. Paris a « condamné » dans la foulée ces violences, « avec notamment l’utilisation d’armes létales contre les manifestants », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le Quai d’Orsay précise que la France « ne joue aucun rôle dans ces événements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad. Les fausses informations sur une prétendue implication de la France n’ont aucun fondement ».
Tirs de gaz lacrymogènes et barricades
Des nuages de fumée noire sont visibles et des tirs de gaz lacrymogènes se font régulièrement entendre. Des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers de la ville et des pneus sont brûlés sur les principaux axes routiers afin d’obstruer la circulation, selon les journalistes de l’AFP à N’Djamena.
Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la « transition » au Tchad qui devait s’achever jeudi. Mais fin septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a finalement été maintenu président jusqu’à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition, et auxquelles le fils de l’ancien président Idriss Déby pourra se présenter.
L’ONU a également déploré jeudi les violences et demandé l’ouverture d’une enquête sur les décès. « Les autorités de transition doivent garantir la sécurité et la protection des droits de l’Homme, y compris la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les violations signalées doivent faire l’objet d’une enquête », a précisé dans un tweet le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.
AFP