Claudine Gay, née le 4 août 1970 à New York, est une politologue et universitaire américaine. Elle est titulaire de la chaire Wilbur A. Cowett de gouvernement et d’études africaines et afro-américaines à l’université Harvard et doyenne de la faculté des Arts et des Sciences de cette université de 2018 à 2023.
La présidente de Harvard démissionne, la droite américaine jubile
La démission de Claudine Gay, après une intense campagne de dénigrement l’accusant de plagiat et de complaisance envers l’antisémitisme, est une victoire pour les réactionnaires, qui ont fait de l’université un terrain de bataille contre le progressisme.
Ce fut le mandat le plus court à la tête de la prestigieuse université américaine. Six mois et deux jours après sa nomination comme présidente de Harvard, Claudine Gay a annoncé sa démission, mardi 2 janvier, cernée de toutes parts par les accusations de plagiat et d’indulgence vis-à-vis de l’antisémitisme sévissant sur les campus américains dans le contexte de la guerre à Gaza. Des semaines de polémiques et d’attaques, pour la plupart venues des rangs de la droite trumpiste adeptes des guerres culturelles et pourfendeurs du wokisme, sont venues à bout de la première présidente noire de l’histoire de Harvard.
Elle avait réussi à sauver sa tête après une polémique liée au conflit israélo-palestinien. Mais Claudine Gay, présidente de l’université d’Harvard aux Etats-Unis, est aujourd’hui rattrapée par une accusation de plagiat : elle démissionne. Début décembre, il lui est d’abord reproché ses propos devant le congrès américain. Elle avait déclaré que l’appel au génocide des juifs de certains étudiants ne violait pas forcément le règlement de son établissement. Quelques jours plus tard, Claudine Gay s’excuse et reste en poste.
Accusée de plagiat
Mais mardi 2 janvier, des accusations de plagiat sur ses anciens travaux font surface. Depuis les attaques du 7 octobre en Israël, les universités américaines se déchirent autour du conflit. Le nombre d’actes antisémites et islamophobes a bondi. Il y a quelques semaines, c’est la présidente de l’université de Pensylvanie qui a dû présenter sa démission.
Elle admet avoir commis des erreurs, mais Claudine Gay, la désormais ex-présidente de la prestigieuse université Harvard, aux Etats-Unis, a tenu à affirmer, mercredi 3 janvier, au lendemain de sa démission, avoir été la cible d’un dénigrement continu, dans un contexte lourd lié au conflit entre Israël et le Hamas.
« Ceux qui ont fait campagne sans relâche pour m’évincer depuis l’automne ont souvent fait usage de mensonges et d’insultes ad hominem, pas d’arguments raisonnés », écrit, dans une tribune publiée dans le New York Times, l’universitaire qui a quitté son poste après des accusations de plagiat, mais surtout des critiques liées à ses réponses lors d’une audition parlementaire sur la lutte contre l’antisémitisme sur les campus américains.
« Ce qui vient de se passer à Harvard me dépasse »
« Oui, j’ai commis des erreurs. Dans ma première réaction aux atrocités du 7 octobre, j’aurais dû affirmer avec plus de force ce que toutes les personnes de bonne conscience savent : le Hamas est une organisation terroriste qui cherche à éradiquer l’Etat juif », dit Mme Gay dans cette tribune titrée « Ce qui vient de se passer à Harvard me dépasse », arguant être ensuite tombée dans « un piège bien tendu » lors de son audition devant le Congrès.