Le processus électoral en RDC ; la place de la diaspora , enrôlement et ses contraintes , les observateurs internationaux.
En prélude aux prochaines joutes électorales en RDC , n’est-il opportun de de se poser sur le fichier électoral , l’implication de la diaspora congolaise et les missions d’observateurs africaines et internationales compte tenu de la situation socio-politique du pays.
En République démocratique du Congo, l’élection présidentielle est fixée au 20 décembre 2023,
Il suffit de suivre les débats portant sur les codes électoraux des institutions parlementaires en Afrique noire francophone pour se rendre compte du phénomène : officiellement, les réformes électorales ont pour but d’assurer plus de justice dans la représentation ; pratiquement, l’objectif poursuivi est de faire tourner le scrutin au profit du parti au pouvoir et de défavoriser au maximum les adversaires politiques.
La dénonciation des limites des élections en Afrique noire francophone ne s’inscrit pas dans la dynamique d’une prétendue incompatibilité entre la démocratie libérale et les sociétés africaines. Au contraire, ces imperfections participent, en tant que moyens de routinisation des rites électoraux, à la formation et à la cristallisation de la démocratie en Afrique noire francophone.
A travers toute l`Afrique, à des exceptions près, le contrôle des structures ayant en charge les élections, tant au niveau des opposants que du pouvoir devient un aspect de leur « programme de gouvernement«
En effet, le contrôle de ces structures focalise leur attention, créant ainsi la suspicion et la méfiance entre eux. Chaque partie voulant vaille que vaille avoir une mainmise sur le dispositif électoral, la tension devient extrême. Cette bataille pour le contrôle de la commission électorale a été perceptible en Côte-d`Ivoire, lors des préparatifs des élections générales de 2010, entre La majorité Présidentielle (LMP)-la coalition au pouvoir-et l`ensemble de l`opposition (RHDP). Dans ce bras de fer, on aboutit à une situation confuse et chaotique.
Au problème de découpage, s`ajoute celui de la gestion du fichier électoral qui contient les bureaux et lieux de vote, et les listes électorales. Cette base de données est gérée de manière opaque par le pouvoir sans le concours de l`opposition et qui est mise devant les faits accomplis. Au Niger, après sa victoire contestée de 1996, Baré Maìnassara s`accapare la suite du processus électoral en excluant ses opposants. Cette situation provoque des affrontements entre ses partisans et ceux de l`opposition.
– CADRE DE CONCERTATION POUVOIR-MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE-OPPOSITION POLITIQUE ET SOCIÉTE CIVILE
Un cadre de concertation regroupant le Pouvoir, la Majorité Présidentielle, l’Opposition Démocratique et la Société Civile sur les problématiques électorales.
Cette concertation aura l’avantage de faire examiner et émettre des avis sur de grandes questions d’intérêt national afin d’assurer une sérénité constante dans le pays pendant les périodes pré-électorales et post-électorales. En point de mire le toilettage du fichier électoral ( l’enrôlement de nouveaux majeurs et l’exclusion des personnes décédées et ayant perdues leurs droits civiques du fichier électoral ).
REDÉFINITION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Tout en tenant compte du rôle déterminant et très actif joué par la société civile, notamment les religieux dans le cadre de la désastreuse crise que le pays a connue, celle-ci sera réorganisée, consolidée de manière à constituer un important garde fou au sein de la société congolaise .
La société civile sera définie très clairement par une charte afin d’être strictement neutre vis-à-vis du pouvoir et des partis politiques, afin de faire éventuellement la médiation entre les deux en cas de conflit les opposant. En cela la place de la diaspora est prépondérante.
Education de la population au civisme, à la citoyenneté, à la civilité;
-Campagne d’envergure sur l’esprit de patriotisme et de la culture de la paix;
-Promotion des droits de l’homme;
-Education au civisme, à la citoyenneté et à la civilité à titre de rattrapage nécessaire pour la reconstruction de la nation et pour forger de bons citoyens aimant, servant la patrie ;
L’IMPLICATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LA SURVEILLANCE DE LA GESTION DU PROCESSUS ELECTORAL
– L’implication notamment la diaspora congolaise très nombreuse à l’extérieur peut apporter un souffle nouveau à la démocratie congolaise . Participer à la mise en place des instances électorales et faire élire des parlementaires de la diaspora qui siègeront à l’Assemblée Nationale. Voire une participation active de la diaspora à la vie politique.
LE ROLE DES OBSERVATEURS AFRICAINS ET INTERNATIONAUX SUR LE CONTINENT .
Les observateurs africains et internationaux fournissent le même travail. Cependant , le travail des observateurs africains est plus conséquent , ils se déploient sur tout le territoire puisqu’ils ont la connaissance du terrain et psychologie et les réalités de nos électeurs. Par contre les observateurs internationaux se focalisent sur la capitale pourtant pris en charge par le pays d’accueil. Ce qui n’est le cas pour les observateurs africains qui prennent en charge leurs frais de voyages et hébergements. Cette différence de traitements à l’échelle de considération des observateurs africains . Cette hiérarchisation involontaire des dirigeants africains des observateurs est une source de frustration, de découragements et entrainent des crises post-électorales car certains de leurs rapports ne sont pas pris en compte. Tout ceci concoure aux contraintes que rencontrent de nombreux observateurs africains. L’ Afrique de demain devrait-il penser au nivellement des observateurs tant Africains et internationaux pour l’expression de la démocratie sur le continent !
Jean Molière