27 juillet 2024
Paris - France
INTERNATIONAL

Pourquoi William Ruto va envoyer la police kényane en Haïti 

Le Conseil de sécurité de l’Onu a autorisé, le 2 octobre, l’envoi d’une force multinationale à PortauPrince afin de combattre les gangs .

La violence des gangs redouble depuis le début de l’année à Haïti. La police ne peut y faire face. Sipa Press 

Les faits Le 2 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a enfin donné son accord pour le 

déploiement en Haïti d’une mission multinationale pour aider la police à réprimer la violence des gangs et 

à rétablir la sécurité. Cette mission sera notamment composée par les forces de sécurité du Kenya qui en 

assureront le leadership

William Ruto peaufine la construction de sa stature internationale. Peu intéressé par les voyages et la 

politique étrangère lorsqu’il était viceprésident, le président kenyan a littéralement changé de stratégie 

depuis qu’il a pris la tête du pays, en septembre 2022. Il porte la voix du Kenya et de l’Afrique en matière 

de gouvernance financière, d’écologie et dorénavant de sécurité globale. << Haïti est le test ultime de la 

solidarité internationale et de l’action collective », atil récemment confié à la tribune des Nations unies

En juillet, il s’était porté volontaire pour accompagner Haïti dans sa reconquête sécuritaire face aux 

gangs. Il s’est laissé convaincre par les Américains qui ont accordé à son pays un accord de coopération 

de défense de cinq ans, signé le 25 septembre. De nombreux financements sont à la clé

William Ruto invoque surtout l’indispensable solidarité avec ses frères afrodescendants haïtiens. Il loue 

l’expérience de son pays dans les opérations de maintien de la paix en Somalie, au Kosovo, en RD Congo

De quoi assurer la direction de la future mission multinationale qui sera déployé à PortauPrince. Le 

Kenya enverra 1000 soldats et policiers qui apprennent actuellement le français

Son gouvernement a envoyé une mission préparatoire à PortauPrince en août pour s’entretenir avec les 

responsables haïtiens. Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, requiert un soutien robuste pour appuyer 

sa police. Un aide nécessaire, plaidetil, << pour vaincre les gangs, rétablir l’ordre et créer un environnement propice au bon fonctionnement de l’État >>

La violence atteint des niveaux records. Sur les neuf derniers mois, plus de 3 000 homicides ont été 

enregistrés et plus de 1500 personnes ont été enlevées par des criminels en vue d’obtenir une rançon

Selon l’Onu, 200 000 personnes ont fui leur domicile. Les violences sexuelles contre les femmes et les 

filles sont en hausse, et des dizaines de milliers d’enfants ne peuvent pas aller à l’école en raison de 

l’insécurité

Sous équipée et en manque d’effectifs, l’armée et la police nationale ne peuvent faire face au fléau des 

gangs

Reconstruction. << Il faut reconstruire une police musclée pour répondre à cette violence, confie un haut 

fonctionnaire de l’Onu. L’assassinat du président Jovenel Moïse en 2017 a détérioré la hiérarchie policière

Les nominations ont été faites en dépit du bon sens alors que la mission onusienne, qui s’est arrêtée en 

2017, avait réussi à remettre les forces de sécurité à un certain niveau. >> 

La mission internationale qui ne sera pas une force de maintien de la paix sous pavillon onusien devrait se déployer dans les six mois grâce notamment à l’appui du Canada et des ÉtatsUnis qui ont promis des 

enveloppes respectives de 80 et 100 millions de dollars. D’autres pays se sont portés volontaires pour 

fournir des soldats et policiers: la Barbade, les Bahamas, la Jamaïque, AntigueetBarbude. Le Guatemala 

est aussi prêt à mettre son centre de formation au maintien de la paix

Le déploiement de cette mission sous leadership kenyan suscite toutefois l’ire de plusieurs organisations 

des droits de l’homme. Amnesty International dénonce le sombre bilan de la police kényane, son recours 

aveugle et disproportionnée à la force contre les manifestants dans son pays. Elle recense au moins 30 

cas d’homicides imputés par tirs mortels ou asphyxie par gaz lacrymogène de la police depuis mars 

dernier. Quelque 371 personnes auraient été tuées ou auraient disparu en 2021 et 2022 alors qu’elles 

étaient dans les mains de la police

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Anaïs Maréchal 

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JM source  AFP

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