Le Conseil de sécurité de l’Onu a autorisé, le 2 octobre, l’envoi d’une force multinationale à Port–au–Prince afin de combattre les gangs .
La violence des gangs redouble depuis le début de l’année à Haïti. La police ne peut y faire face. – Sipa Press
Les faits – Le 2 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a enfin donné son accord pour le
déploiement en Haïti d’une mission multinationale pour aider la police à réprimer la violence des gangs et
à rétablir la sécurité. Cette mission sera notamment composée par les forces de sécurité du Kenya qui en
assureront le leadership.
William Ruto peaufine la construction de sa stature internationale. Peu intéressé par les voyages et la
politique étrangère lorsqu’il était vice–président, le président kenyan a littéralement changé de stratégie
depuis qu’il a pris la tête du pays, en septembre 2022. Il porte la voix du Kenya et de l’Afrique en matière
de gouvernance financière, d’écologie et dorénavant de sécurité globale. << Haïti est le test ultime de la
solidarité internationale et de l’action collective », a–t–il récemment confié à la tribune des Nations unies.
En juillet, il s’était porté volontaire pour accompagner Haïti dans sa reconquête sécuritaire face aux
gangs. Il s’est laissé convaincre par les Américains qui ont accordé à son pays un accord de coopération
de défense de cinq ans, signé le 25 septembre. De nombreux financements sont à la clé.
William Ruto invoque surtout l’indispensable solidarité avec ses frères afrodescendants haïtiens. Il loue
l’expérience de son pays dans les opérations de maintien de la paix en Somalie, au Kosovo, en RD Congo.
De quoi assurer la direction de la future mission multinationale qui sera déployé à Port–au–Prince. Le
Kenya enverra 1000 soldats et policiers qui apprennent actuellement le français.
Son gouvernement a envoyé une mission préparatoire à Port–au–Prince en août pour s’entretenir avec les
responsables haïtiens. Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, requiert un soutien robuste pour appuyer
sa police. Un aide nécessaire, plaide–t–il, << pour vaincre les gangs, rétablir l’ordre et créer un environnement propice au bon fonctionnement de l’État >>.
La violence atteint des niveaux records. Sur les neuf derniers mois, plus de 3 000 homicides ont été
enregistrés et plus de 1500 personnes ont été enlevées par des criminels en vue d’obtenir une rançon.
Selon l’Onu, 200 000 personnes ont fui leur domicile. Les violences sexuelles contre les femmes et les
filles sont en hausse, et des dizaines de milliers d’enfants ne peuvent pas aller à l’école en raison de
l’insécurité.
Sous équipée et en manque d’effectifs, l’armée et la police nationale ne peuvent faire face au fléau des
gangs.
Reconstruction. << Il faut reconstruire une police musclée pour répondre à cette violence, confie un haut
fonctionnaire de l’Onu. L’assassinat du président Jovenel Moïse en 2017 a détérioré la hiérarchie policière.
Les nominations ont été faites en dépit du bon sens alors que la mission onusienne, qui s’est arrêtée en
2017, avait réussi à remettre les forces de sécurité à un certain niveau. >>
La mission internationale – qui ne sera pas une force de maintien de la paix sous pavillon onusien – devrait se déployer dans les six mois grâce notamment à l’appui du Canada et des États–Unis qui ont promis des
enveloppes respectives de 80 et 100 millions de dollars. D’autres pays se sont portés volontaires pour
fournir des soldats et policiers: la Barbade, les Bahamas, la Jamaïque, Antigue–et–Barbude. Le Guatemala
est aussi prêt à mettre son centre de formation au maintien de la paix.
Le déploiement de cette mission sous leadership kenyan suscite toutefois l’ire de plusieurs organisations
des droits de l’homme. Amnesty International dénonce le sombre bilan de la police kényane, son recours
aveugle et disproportionnée à la force contre les manifestants dans son pays. Elle recense au moins 30
cas d’homicides imputés par tirs mortels ou asphyxie par gaz lacrymogène de la police depuis mars
dernier. Quelque 371 personnes auraient été tuées ou auraient disparu en 2021 et 2022 alors qu’elles
étaient dans les mains de la police.
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JM source AFP