16 mai 2024
Paris - France
ECONOMIE

Pour Yvonne Manzi Makolo, le développement de RwandAir à tout prix

Yvonne Manzi Makolo est une spécialiste informatique rwandaise et est directrice générale de RwandAir, la compagnie aérienne nationale du Rwanda. Elle a été nommée à ce poste le 6 avril 2018. Avant cela, elle était directrice générale adjointe en charge des affaires générales, d’avril 2017 à avril 2018.

Agence Ecofin) – Portée à la tête de RwandAir en avril 2018, Yvonne Manzi Makolo a imprimé sa patte au transporteur aérien public qui figure actuellement parmi les mieux cotés du continent. Les réformes engagées couplées à ses aptitudes ont bonifié son CV aujourd’hui convoité par les plus hautes instances mondiales du secteur.

La DG de RwandAir Yvonne Manzi Makolo devient la première femme à diriger l’IATA.

Si elle se consacre beaucoup au lancement du marché commun africain et à la question de la place des femmes dans l’industrie aéronautique, la directrice générale de RwandAir porte surtout une politique ambitieuse – et onéreuse – de développement de sa compagnie, avec la confiance et l’appui de Kigali.

Le 5 avril, Yvonne Manzi Makolo, directrice générale de RwandAir, signait avec Bilal Ekşi, son homologue de Turkish Airlines, un accord de partage de codes complet. Objectif affiché : multiplier les destinations et les possibilités d’interconnexion pour les passagers des deux compagnies.

Une simple signature de plus pour Turkish Airlines, qui dispose de semblables accords avec une cinquantaine de compagnies  dont, en Afrique, Ethiopian Airlines, Egyptair, Air Algérie ou encore la Royal Air Maroc. Mais un pas de géant pour la compagnie rwandaise, dont le principal partenaire de partage de code était jusque-là Qatar Airways.

Yvonne Manzi Makolo, a été élue présidente du Conseil des gouverneurs (BoG – Board of Governors) de l’IATA à l’occasion de la 78ème assemblée générale annuelle de l’IATA, qui s’est tenue du 19 au 21 juin dernier à Doha. La spécialiste en informatique qui occupe jusqu’à présent le poste de directrice générale de Rwandair devient ainsi la première femme, africaine de surcroit, à prendre les rênes de cette institution représentant quelque 290 compagnies aériennes, lesquelles gèrent environ 83% du trafic aérien mondial.

Elle sera investie dans ses nouvelles responsabilités à partir de juin 2023 durant la 79ième assemblée générale annuelle prévue pour se tenir à Istanbul en Turquie, les 4 et 6 juin 2023. En attendant cette échéance, le Conseil d’administration est dirigé par Mehmet Tevfik Nane, vice-président du conseil d’administration de Pegasus Airlines (directeur général), qui a pris fonction en tant que 80e président de l’IATA BoG à l’occasion de la même AG de Doha.

L’élection Yvonne Manzi Makolo intervient dans un contexte où l’industrie aérienne mondiale s’en remet progressivement de l’une des crises les plus marquantes de son histoire. En plus du challenge de la relance de transport aérien, la nouvelle présidente aura à affronter d’autres défis concernant l’implémentation de la décarbonisation dans l’aviation civile, portée notamment par le programme visant à atteindre le seuil zéro émission nette de carbone à l’horizon 2050 qui est une résolution adoptée le 4 octobre 2021, lors de la 77e assemblée générale annuelle de l’IATA tenue à Boston, aux États-Unis.

A cet enjeu s’ajoute le projet d’élargissement de la participation à l’initiative 25by2025, une feuille de route qui prône la diversité des genres.

Rwanda : ces femmes d’influence qui incarnent la parité

Elles occupent des postes stratégiques dans le public comme dans le privé. Au pouvoir depuis 1994, le FPR a fait de leur ascension l’un des piliers de sa politique.

Le président Paul Kagame entouré de sa nouvelle équipe, à l’issue du remaniement du 18 octobre 2018 © URUGWIRO
Le président Paul Kagame entouré de sa nouvelle équipe, à l’issue du remaniement du 18 octobre 2018 © URUGWIRO

Quel que soit l’endroit où l’on se trouve dans la capitale rwandaise, on a de bonnes chances d’apercevoir le Kigali Convention Center. En cette soirée du 12 octobre, les couleurs projetées sur le dôme de ce gigantesque centre de conférences ne sont pas celles du drapeau rwandais, mais de l’Organisation internationale de la francophonie, qui vient de porter à sa tête Louise Mushikiwabo, 57 ans. « C’était important de marquer le coup, souligne Marie-Chantal Rwakazina, la maire de Kigali. La ministre des Affaires étrangères a beaucoup inspiré les Rwandaises qui visent des postes à responsabilités, au même titre qu’une femme comme Aloysia Inyumba [ministre de l’Égalité des sexes, disparue en 2012] ».

Beaucoup sont de jeunes quadras, réputées travailleuses et pointilleuses, bien déterminées à cloisonner vie professionnelle et vie privée

Régulièrement cité en exemple, le chiffre de 63 % de femmes au Parlement – un record mondial – éclipse presque une autre réalité : au Rwanda, ces dames ne sont pas cantonnées à l’hémicycle. Elles tiennent les rênes de ministères (Louise Mushikiwabo a été chargée de la diplomatie pendant près de neuf ans), dirigent des entreprises publiques, des administrations… Beaucoup sont de jeunes quadras, réputées travailleuses et pointilleuses, bien déterminées à cloisonner vie professionnelle et vie privée. Elles ont connu une ascension fulgurante et occupent des postes stratégiques dans tous les domaines.

Jean Moliere /source JA

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