Le nombre de civils tués par ces armes est en hausse de 122% par rapport à 2022, selon un rapport de l’ONG.
Quelque 75 pays et territoires, soit un tiers du globe, ont été touchés en 2023 par l’utilisation d’armes explosives. Ces armes ont causé un niveau de dégâts « sans précédent » sur les infrastructures civiles et les populations, selon le rapport annuel de Handicap International publié lundi 22 avril. Le nombre de civils tués en 2023 est en hausse de 122% par rapport à 2022, selon le rapport, qui recense également une très forte hausse des attaques contre les infrastructures de santé (763 incidents, +12%), d’éducation (+80%) ou d’aide humanitaire.
Neuf pays ou territoires sont particulièrement affectés, selon Handicap International : le Liban, Myanmar, le Pakistan, la Palestine, la Somalie, le Soudan, la Syrie, l’Ukraine, le Yémen. La guerre à Gaza, où l’armée israélienne mène une offensive en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre, pèse lourd dans l’augmentation des chiffres, relève le rapport, reprenant des données de la Banque mondiale selon lesquelles plus de 60% des logements ont été détruits ou endommagés dans le territoire palestinien.
« Des conséquences absolument dévastatrices pour les civils »
« L’utilisation des armes explosives en milieu urbain a des conséquences absolument dévastatrices pour les civils », souligne par ailleurs auprès de l’AFP Gilles Lordet, membre de l’ONG. Le rapport relève que les civils représentent 90% des victimes des armes explosives utilisées dans les villes. Outre les morts, « ils provoquent des déplacements massifs de population et ont des conséquences à long terme comme la contamination des sols » par des mines ou des engins non explosés.
Une réunion internationale s’ouvre lundi en Norvège pour discuter de la mise en œuvre d’une déclaration politique visant à mieux protéger les civils contre l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, signée par 86 pays. Vingt-huit d’entre eux font partie des pays touchés par l’utilisation d’armes explosives, relève Handicap International. Israël ou la Russie ne sont pas signataires de la déclaration.
Jean Moliere /AFP