27 avril 2024
Paris - France
ECONOMIE

Nouvel ennemi : Le pétrole ?

Le pétrole et les rendements du 10 ans  américain

Le rendement américain à 10 ans était de 4,9599 % et a augmenté de 33 points de base depuis le début de la semaine. S’il teste 5 %, le rendement de l’obligation de référence indienne pourrait tester 7,40 % et le prochain niveau clé serait 7,43 %, a déclaré un trader d’une banque d’État.

Le pétrole et les rendements du 10 ansLes marchés actions ont terminé en baisse vendredi, tout comme le reste de la semaine, enregistrant leur pire semaine depuis un mois. Après une hausse des rendements des bons du Trésor et le pétrole qui monte dans un contexte d’inquiétude concernant la guerre au Moyen-Orient – on aura mis le temps, mais il peut-être temps de commencer à penser à « acheter au son du canon » – sur le S&P500 le fameux support des 4200 et de la moyenne mobile des 200 jours, pourrait faire office de dernier rempart.

Sur la semaine, le Dow Jones a reculé de 1,6 %, le S&P 500 de 2,4 % et le Nasdaq de 3,2 %. Le Nasdaq a enregistré deux pertes hebdomadaires consécutives, tandis que le S&P 500 a mis fin à deux semaines consécutives de hausse, selon les statistiques. Les trois indices de référence ont enregistré leur plus forte baisse hebdomadaire en pourcentage depuis la semaine qui s’est achevée le 22 septembre.

Les raisons du bain de sang

Les marchés ont terriblement souffert cette semaine après que le rendement du Trésor à 10 ans ait bondi à près de 5 %. Ce qui se traduit par des coûts d’emprunt plus élevés susceptibles de ralentir la croissance économique – ce qui est quand même l’idée de base de la FED à la fin. Les rendements des bons du Trésor ont légèrement reculé vendredi, mais l’impact de leur hausse en début de semaine s’est encore fait sentir sur les marchés – sans oublier que les 5% ont été franchis. Très brièvement, mais c’est tout de même un problème psychologique qui pèse et qui pourrait peser à l’avenir.

Les pressions vendeuses se sont intensifiées jeudi après les remarques du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui signifiaient qu’une autre hausse des taux d’intérêt pourrait être à venir et que la Fed pourrait ne pas réduire ses taux avant la fin de l’année prochaine (ce qui n’est pas forcément une MONSTRE surprise compte tenu de ce que l’on savait déjà – mais parfois, le marché n’aime pas trop qu’on lui répète les choses qui fâchent). Néanmoins, Monsieur Powell a semblé « insatisfait » des récentes données économiques solides (trop solides), qui risquent de maintenir l’inflation à un niveau élevé. Il est vrai que la semaine dernière, les Retail Sales ont encore une fois crevé le plafond, vu que le consommateur (même s’il perd un peu de sa confiance) semble ne pas vouloir renoncer à dépenser le peu d’argent qu’il lui reste. Et ça, c’est sans compter le marché de l’emploi qui est toujours aussi fort.

Mais en ce qui concerne le S&P 500, je ne serais pas surpris à voir les premiers acheteurs se pointer dans la région des 4’200. Notons tout de même que la semaine précédente avait été limite euphorique dans le rebond, alors que la guerre venait d’éclater au Moyen Orient et que, là tout de suite, mis à part le pétrole qui remonte TRÈS lentement et les tensions permanentes entre Israël et le Hamas – sans compter que l’idiot qui dirige les USA tient absolument à s’en mêler – il n’y a pas grand-chose de changé au niveau économique et l’on sait tout de même que (malheureusement) les guerres ne sont jamais une mauvaise chose pour les bourses mondiales.

Les bourses sont désormais liées au marché obligataire. Nous avons atteint le point où les rendements à long terme sont essentiellement le problème numéro un pour à peu près tout.

Graphique du S&P500 – Source : Tradingview.com

Vendredi, Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, a déclaré qu’elle était favorable à une nouvelle hausse des taux d’intérêt cette année. Cela porterait le taux des Fed Funds dans une fourchette de 5,5% à 5,7 %. Madame Mester a également déclaré qu’indépendamment de la question de savoir si la Fed procédera à une nouvelle hausse, la banque centrale « approche de la fin de sa phase » de relèvement des taux d’intérêt. Autant dire qu’il y a du bon et du mauvais dans les déclarations de Madame Mester.

Graphique des rendements du 10 ans US – Source : Tradingview.com

Finalement la bonne nouvelle pourrait provenir d’un éventuel repli du pétrole et comme nous sommes à nouveau partis sur la tendance du : « le pétrole à 100$, c’est un coup sûr », c’est peut-être de là que viendra le salut à court terme. Néanmoins, sur le graphique du S&P500, les supports sont à 4150 – puis 3900. Du côté des fondamentaux, les sociétés publient des chiffres qui sont plus ou moins en ligne, mais les analystes se sentent souvent extrêmement déçus, même si les attentes ont été matchées – nous sommes dans un jeu psychologique assez hallucinant encore une fois.

Avec le billet de Thomas Veillet.

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