5 décembre 2024
Paris - France
SPORT

La décision du Conseil d’État concernant le port du hijab en compétition officielle rendue jeudi

Selon l’AFP, le Conseil d’État rendra sa décision jeudi sur le recours du collectif des « Hijabeuses » contre la FFF qui leur interdit de jouer avec le voile lors de compétitions officielles.

Selon une source de l’AFP proche du dossier, le Conseil d’État rendra sa décision jeudi concernant le recours du collectif des « Hijabeuses » contre la Fédération française de football. Elles reprochent à la FFF de les interdire de jouer voilées en compétitions officielles.

Lors de l’audience ayant eu lieu lundi, le rapporteur public s’était prononcé en faveur de l’annulation de l’article 1 du règlement de la FFF, interdisant « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale. »

Philippe Diallo, le président de la FFF avait rappelé la position ferme de la Fédération dans un courrier le 16 mars aux présidents des ligues et districts. « Un foulard sur la tête […] est un signe ostensible religieux qui va à l’encontre du principe de neutralité sur les lieux de pratique », avait-il écrit.

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Le rapporteur public, Clément Malverti, a toutefois souligné l’absence de « prosélytisme » ou de « provocation » dans le port du hijab, soulignant qu’il n’y avait aucune « exigence de neutralité » pour ces joueuses. Selon lui, les joueuses portant le voile se voient « exclues » et doivent « renoncer à toute compétition et toute carrière. »

Des réactions politiques tous azimuts

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin s’est montré critique a l’idée de voir évoluer des joueuses voilées sur les terrains de football. Cela a aussi entraîné des réactions de la part de la droite et de l’extrême droite, qui ont réclamé que le gouvernement légifère lui-même si le Conseil d’État était amené à suivre le rapporteur public. Selon une source de l’AFP proche du dossier, la Fédération pourrait faire du lobbying auprès des législateurs pour pousser à modifier la loi afin d’interdire les signes religieux en compétition.

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a reconnu ne pas exclure une « évolution du droit »« On voit qu’il y a un besoin de clarification », a-t-elle déclaré devant les journalistes à l’Assemblée nationale.

La Première Ministre, Élisabeth Borne, a soutenu devant l’Assemblée Nationale que le gouvernement était « pleinement mobilisé » pour le respect de la laïcité dans le sport.

AFP