William Ruto a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 9 août au Kenya, dans l’une des présidentielles les plus serrées de l’histoire du pays qui a dans le passé été secoué par des contestations post-électorales parfois marquées de violences sanglantes. Si les résultats se confirment, William Ruto hérite, dans tous les cas, d’une économie fragile.
À commencer par la problématique de la vie chère qui s’est imposée durant la campagne. Des centaines de manifestants déjà durement touchés par les retombées économiques du Covid-19 ont menacé début juillet de bouder les urnes le 9 août si les prix de l’essence et des denrées alimentaires ne baissaient pas. Le gouvernement a évoqué le 20 juillet une subvention pour réduire le prix de la farine de maïs, qui sert à préparer le plat de base dans le pays, l’ugali. Mais la promesse est restée lettre morte. Ces coups de pouce sont de plus temporaires, « populistes » et « simplistes » au moment où l’inflation grimpe à des niveaux inédits depuis cinq ans pour atteindre 8,3 % en juillet, selon Jared Osoro, économiste à l’université de Nairobi.
Les impacts du conflit en Ukraine sont venus assombrir les perspectives de reprise économique. De 7,5 % en 2021, la croissance devrait s’établir à 5,5 % en 2022, selon la Banque mondiale qui prévoit par ailleurs une détérioration de la balance commerciale cette année. Le Kenya importe habituellement un cinquième de ses céréales de Russie et 10 % d’Ukraine, selon les chiff […] Lire la suite