2 mai 2024
Paris - France
JUSTICE

Incendie dans un gîte en Alsace : Claude, Jimmy, Marcelle… Qui sont les 11 victimes ?

DRAME Dix adultes en situation de handicap ainsi que leur accompagnateur ont péri dans l’incendie d’un gîte à Wintzenheim en Alsace, ce mercredi dernier.

  • Un gîte de vacances de Wintzenheim (Haut-Rhin) a été ravagé par les flammes mercredi.
  • La structure n’était pas aux normes de sécurité contre l’incendie, a déclaré jeudi la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser.
  • Le gîte accueillait 28 personnes au total, dont 16 dans les étages qui ont brûlé. Onze personnes sont décédées, dont dix en situation de handicap.

Ils répondaient au prénom de Claude, Jimmy, Marcelle ou Laure, et venaient de Lorraine pour des vacances adaptées. Dix adultes en situation de handicap ont péri dans l’incendie d’un gîte à Wintzenheim (Haut-Rhin) mercredi, ainsi qu’un accompagnateur.

Depuis les visages sont fermés, au siège de l’AEIM de Meurthe-et-Moselle, à Villers-lès-Nancy. Cette association de parents qui prend en charge des personnes en situation de handicap intellectuel est « une famille endeuillée » par la perte de quatre de ses résidents, confie Denis Renaud, son président. Et de rappeller que désormais, pour les rescapés comme pour les résidents, un travail d’aide psychologique va être primordial. « Ne pas voir revenir leurs collègues quand ils vont rentrer de vacances » leur fera un choc. « C’est un travail qui va être très important. »

Des personnes en « autonomie relative » capables de travailler

C’est à l’étage du gîte alsacien qui s’est embrasé mercredi au petit matin que Jennyfer, 26 ans, Claude, 49 ans, Jimmy, 33 ans et Jérôme, « une trentaine d’années », séjournaient. Denis Renaud explique que ces personnes étaient en « autonomie relative » et qu’elles « étaient capables de travailler en Esat », des centres professionnels où les travaux changent régulièrement. Trois des quatre victimes étaient accueillies toute l’année dans le même foyer de vie en Meurthe-et-Moselle.

Ce jeudi, la ministre chargée des personnes handicapées, Fadila Khattabi, a rencontré les familles de ces victimes. Un des résidents avait réservé ces vacances dans ce gîte pour la seconde fois « parce que c’était des moments de bonheur, de souvenirs, d’activités intenses », a-t-elle rapporté.

« Tu vas nous manquer »

Le Boxing club de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) a partagé sur les réseaux sociaux son « immense tristesse » après avoir appris le décès de Claude, qui résidait au foyer Jean Collon de Val-de-Briey et était membre de son équipe de boxe adaptée. « Tu vas nous manquer », ont-ils glissé.

A Amnéville (Moselle), des bouquets de fleurs ont été déposés à l’entrée du foyer Robert-Gautier géré par l’APEI, en hommage aux trois victimes qui y résidaient. L’association a également perdu un autre de ses membres, qui vivait à l’institut médico-éducatif « Le point du jour » de Pierrevilliers.

Jean-Claude Jacoby, président de l’association, a, lui, du mal à cacher son émotion lorsqu’il évoque Jérôme, Fatima, Laure, et Marcelle qui étaient âgés de 40 à « une cinquantaine d’années ». Dans ce foyer de 70 personnes, les victimes étaient connues de tous. « Ils étaient là tous les soirs, ils mangeaient là tous les jours (…) On les pleure et on les pleurera toujours », confesse-t-il.

 

Un travail d’aide psychologique primordial

« Elle s’appelait Marcelle (…) C’était ma tante et elle travaillait et résidait » à Pierrevilliers, témoigne, photo à l’appui, son neveu Julien sur Facebook. « Elle était attachante et avait un caractère bien affirmé (…) Elle me (nous) manque déjà ».

Deux autres adultes décédés étaient eux-aussi pris en charge en Moselle, sans que leur identité n’ait été communiquée à ce stade. Parmi les victimes figure également un accompagnant, dont l’identité, le sexe, l’âge ou la structure de rattachement sont pour l’heure inconnus.

28 personnes présentes dans le bâtiment au moment de l’incendie

Ce sont 28 personnes au total qui étaient présentes dans le bâtiment au moment de l’incendie. Les personnes logeant dans un autre gîte au rez-de-chaussée ainsi que cinq adultes à l’étage sont parvenus à en sortir. Mercredi, deux victimes avaient été prises en charge : l’une a été hospitalisée et l’autre a été conduite à l’hôtel, selon la préfecture du Haut-Rhin. Elles ont pu rentrer chez elles jeudi.

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Deux résidents d’Amnéville, « plus jeunes », ont pu regagner les locaux de l’association. Ils logeaient à l’étage, mais sont parvenus à s’en extraire « car ils ont entendu l’alarme », selon Jean-Claude Jacoby. Autre rescapée, une résidente appartenant à l’AEIM qui a réussi à sauter du premier étage avant d’être rattrapée par « un résident du rez-de-chaussée qui était déjà sorti », a expliqué Denis Renaud. Une association de Besançon, appelée Idoine, a indiqué que ses membres installés au rez-de-chaussée étaient tous indemnes et avaient regagné la Franche-Comté dans la journée de mercredi.

Un hommage sera rendu aux victimes lors de la messe de dimanche à l’église Saint-Joseph d’Amnéville.

JM /AFP

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