«On nous accuse de manquer de solidarité, on nous demande de serrer les dents. Ici, on est saturés. 50.000 étrangers irréguliers, c’est insupportable pour notre petit territoire de 374 km², mais pour l’Hexagone, ce n’est rien», estime la députée mahoraise Estelle Youssouffa, citée par Le Figaro.

UN «CHAOS» SANITAIRE

Les députés dressent aussi un rapport accablant de la situation sanitaire à Mayotte, dont le système de santé est «plongé dans le chaos» selon leurs termes, notamment du fait de la pression migratoire.

Sans couverture sociale, «les étrangers séjournant illégalement sur le territoire mahorais ne peuvent se faire soigner dans le secteur libéral», relèvent les députés, et «l’ensemble des demandes de soins et de prise en charge des étrangers en situation irrégulière se reporte sur le centre hospitalier de Mamoudzou et sur ses antennes territorialisées».

Entre autres mesures, le rapport recommande donc l’instauration de l’aide médicale d’Etat (AME) à Mayotte. Ce dispositif destiné aux étrangers en situation irrégulière, qui leur accorde un remboursement des soins médicaux, n’est en effet pas en vigueur sur l’archipel. Une situation qui fait peser toute la prise en charge sur le seul hôpital de Mayotte.

Ce rapport, intitulé «enjeux migratoires aux frontières Sud de l’Union européenne et en océan Indien» est remis alors que l’opération sécuritaire «Wuambushu» se poursuit à Mayotte, avec la destruction de nombreux habitats insalubres et l’expulsion de migrants comoriens.

Mayotte : la députée Liot Estelle Youssouffa se dit « consternée » par la suspension de la destruction d’un bidonville.