Alors que le gouvernement a lancé l’opération «Wuambushu», visant à expulser les immigrés clandestins de l’île de Mayotte, Estelle Youssouffa, députée du département, a appuyé l’initiative de l’exécutif.
MAYOTTE : LES MIGRANTS COMORIENS RÉPARTIS SUR TOUT LE TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN ?
Un rapport parlementaire sur la situation à Mayotte, remis ce mercredi 31 mai, préconise de répartir les migrants comoriens sur l’ensemble du territoire métropolitain pour soulager l’archipel.
Une proposition explosive. Dans un rapport remis ce mercredi, deux députés dressent un tableau alarmant de la situation migratoire à Mayotte et proposent des solutions pour résoudre la crise.
Laurent Marcangeli, député Horizons de Corse, et Estelle Youssouffa, élue LIOT de Mayotte, préconisent ainsi de mettre fin au «visa territorialisé à Mayotte», un titre de séjour qui n’existe qu’à Mayotte et qui permet de séjourner uniquement sur l’archipel.
Si un migrant comorien régularisé à Mayotte veut rejoindre la métropole, il doit demander une carte de résident de dix ans. Mais celle-ci nécessite de remplir des conditions strictes comme le fait d’avoir des attaches familiales en France, d’avoir rendu service au pays ou de bénéficier d’une protection internationale.
«On nous accuse de manquer de solidarité, on nous demande de serrer les dents. Ici, on est saturés. 50.000 étrangers irréguliers, c’est insupportable pour notre petit territoire de 374 km², mais pour l’Hexagone, ce n’est rien», estime la députée mahoraise Estelle Youssouffa, citée par Le Figaro.
UN «CHAOS» SANITAIRE
Les députés dressent aussi un rapport accablant de la situation sanitaire à Mayotte, dont le système de santé est «plongé dans le chaos» selon leurs termes, notamment du fait de la pression migratoire.
Sans couverture sociale, «les étrangers séjournant illégalement sur le territoire mahorais ne peuvent se faire soigner dans le secteur libéral», relèvent les députés, et «l’ensemble des demandes de soins et de prise en charge des étrangers en situation irrégulière se reporte sur le centre hospitalier de Mamoudzou et sur ses antennes territorialisées».
Entre autres mesures, le rapport recommande donc l’instauration de l’aide médicale d’Etat (AME) à Mayotte. Ce dispositif destiné aux étrangers en situation irrégulière, qui leur accorde un remboursement des soins médicaux, n’est en effet pas en vigueur sur l’archipel. Une situation qui fait peser toute la prise en charge sur le seul hôpital de Mayotte.
Ce rapport, intitulé «enjeux migratoires aux frontières Sud de l’Union européenne et en océan Indien» est remis alors que l’opération sécuritaire «Wuambushu» se poursuit à Mayotte, avec la destruction de nombreux habitats insalubres et l’expulsion de migrants comoriens.
Mayotte : la députée Liot Estelle Youssouffa se dit « consternée » par la suspension de la destruction d’un bidonville.
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« Je suis consternée, mais pas surprise », déplore mardi 25 avril sur franceinfo Estelle Youssouffa, députée Liot de la 1ère circonscription de Mayotte, après la décision prise par le tribunal judiciaire de Mamoudzou de suspendre l’opération de destruction du bidonville Talus 2 dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou.
« Les bidonvilles sont devenus des refuges pour les chefs de bande qui sèment la terreur à Mayotte », affirme la députée Estelle Youssouffa qui demande à ce que l’opération de démantèlement « Wuambushu » « aille jusqu’au bout »
La députée Estelle Youssouffa assure avoir « le sentiment d’avoir une justice contre nous ». Elle accuse « la justice à Mayotte d’être particulièrement clémente par rapport aux mineurs qui sèment la terreur à Mayotte ». Elle pointe également du doigt « des associations et une partie de l’écosystème à Paris » qui tentent, selon elle, « d’utiliser Mayotte pour régler leurs comptes avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le gouvernement » et pour « faire avancer le droit des étrangers à Mayotte parce que c’est un terrain favorable ».
Les bidonvilles, « des zones insalubres, dangereuses pour les habitants »
Estelle Youssouffa rappelle que l’opération Wuambushu ne devait pas consister uniquement en la destruction d’un bidonville : « C’est aussi une opération de maintien de l’ordre, d’arrestation des chefs de bandes et d’expulsion des étrangers en situation irrégulière« . La députée Liot espère que les forces de l’ordre resteront mobilisées « pour faire exécuter les décisions de justice concernant l’expulsion sur des terrains privés ». « À Mayotte, à peu près 5 000 hectares sont occupés illégalement, donc il y a du boulot », lance-t-elle.
Estelle Youssouffa décrit les bidonvilles comme étant « des zones insalubres, dangereuses pour les habitants qui sont dedans et aux alentours ». Elle juge cet environnement « dangereux au niveau sanitaire parce qu’il y a de la boue, ce sont des foyers épidémiques et ce sont des refuges pour les chefs de bande qui sèment la terreur à Mayotte ». La députée Liot appelle donc à détruire ces bidonvilles pour « reprendre le terrain perdu par la République dans ces zones de non-droit » et « récupérer ces terrains publics et privés occupés illégalement ». « C’est capital que la peur change de camp », affirme-t-elle, évoquant des « difficultés sur le terrain« , et une « insécurité inimaginable » en métropole.
La députée LIOT de Mayotte se dit par ailleurs « inquiète du silence » du Quai d’Orsay vis-à-vis des Comores qui ont refusé lundi l’accostage d’un navire transportant notamment des migrants en provenance de Mayotte. Estelle Youssouffa rappelle qu’il existe des moyens pour faire pression sur les Comores. Elle évoque notamment la possibilité de « geler les avoirs des Comoriens à Mayotte, geler les visas pour les ressortissants comoriens ». « Quand on rappelle l’ambassadeur de Chine pour ses propos sur la Crimée, j’attends toujours qu’on rappelle l’ambassadeur des Comores qui se balade à Paris », se désole-t-elle.