27 juillet 2024
Paris - France
INTERNATIONAL

Escalade. Guerre Israël-Hamas : du Yémen à la Syrie, les milices pro-Iran s’en mêlent

U.S. and Israeli flags burn as Houthi supporters rally to show support to Palestinian factions, in Sanaa, Yemen October 7, 2023. REUTERS/Khaled Abdullah

Au cours des dernières quarante-huit heures, les factions armées pro-Téhéran en Syrie et en Irak ont attaqué des bases militaires américaines, et les rebelles yéménites soutenues par l’Iran, auraient visé Israël. Une mise en garde de la République islamique contre une offensive terrestre à Gaza, et une implication militaire des États-Unis.

En plus du Hamas palestinien à Gaza et du Hezbollah au Liban, l’Iran a-t-il activé ses autres “proxys” dans la région face à Israël et à son allié américain ? Ces dernières quarante-huit heures, des groupes armés affiliés à Téhéran, qui s’étaient montrés plutôt discrets depuis l’opération terroriste du Hamas le 7 octobre en Israël, ont lancé des attaques en Syrie, en Irak et, surtout, au Yémen.

Une “escalade militaire”, titre le site Arabi21qui a tous les aspects d’une action “coordonnée”, selon plusieurs médias, dont le site américain Al-MonitorCes attaques alimentent la crainte que “la guerre entre Israël et le Hamas engloutisse la région”, écrit pour sa part le quotidien américain The Washington Post.

L’Iran demande un embargo pétrolier contre Israël, les pays du Golfe refusent.

L’appel de l’Iran à boycotter l’État hébreu – comme cela fut le cas en 1973 – lors d’un sommet de l’Organisation de coopération islamique n’aura pas eu d’écho parmi les participants.

L’Iran a exhorté mercredi 18 octobre les pays musulmans à imposer un embargo pétrolier contre Israël en réaction à l’explosion survenue à l’hôpital Al-Ahli, à Gaza, mardi 17 octobre. Attribuée à Israël par le Hamas, l’explosion a fait des centaines de morts selon le ministère de la Santé de Gaza, lui-même contrôlé par le mouvement islamiste.

S’exprimant à Djeddah (Arabie saoudite) lors du sommet de l’Organisation de coopération islamique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a appelé les 57 pays membres à “prendre des mesures pratiques” contre Israël.

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Il faut que “les États islamiques qui entretiennent des relations diplomatiques avec le régime sioniste rompent immédiatement leurs liens [avec Israël] et expulsent les ambassadeurs”, a-t-il clamé, cité par Iran NewspaperLa République islamique d’Iran est l’ennemi juré d’Israël et soutient de longue date le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le non de l’Opep

Le chef de la diplomatie iranienne, dont le pays est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), laquelle représente un tiers de la production mondiale, a en outre appelé ces pays à “cesser d’exporter du pétrole” vers l’État hébreu en guise de protestation contre les “crimes commis par le régime sioniste”. L’Opep, menée par l’Arabie saoudite et composée majoritairement de pays musulmans, a néanmoins rejeté la proposition iranienne.

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L’Opep et le Conseil de coopération du Golfe (qui regroupe les pays du golfe Arabo-Persique, à l’exception de l’Iran et de l’Irak) ont déclaré “ne pas avoir l’intention de tenir une réunion extraordinaire ni de prendre des mesures immédiates pour imposer un embargo pétrolier” contre Israël, rapporte le média Voice of America dans sa version persanophone.

En 1973, lors de la guerre du Kippour, les pays producteurs, menés par l’Arabie saoudite, avaient imposé un embargo pétrolier aux pays occidentaux qui soutenaient Israël dans sa guerre contre l’Égypte et la Syrie, ciblant le Canada, le Japon, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Cela avait alors provoqué ce qui est communément qualifié en Occident de “premier choc pétrolier”.

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