1 800 milliards de dollars. C’est le stock de la dette africaine selon les Nations Unies. Pour l’économiste sénégalais Seydina Ndiaye, invité du Grand Débat de Financial Afrik, le fardeau du service de la dette est d’autant plus lourd qu’il est aggravé par la dépréciation de la plupart des monnaies africaines à l’instar de la Livre égyptienne, du Rand ou encore du Naira. «En ce moment 21 monnaies africaines se trouvent à un niveau historiquement bas par rapport au dollars et cela expose les pays concernés aux difficultés de remboursement ». En clair, le spectre du Ghana et de la Zambie n’est pas loin, détaille le diplômé en  maths appliquée (Paris) et en Économie ( Université de Geneve).

Loin de la vulgate caractéristique de notre époque de fortes privations et de réelles frustrations, Seydina Ndiaye livre quelques pistes  de solutions pour sortir de l’étau de la dette en prenant le cas du Sénégal, pays qui vient vivre une alternance avec, en toile de fond, un discours sur la souveraineté économique qu’il reste à définir et à articuler  dans ses dimensions nationales, régionale et continentale. La dette peut être comparée au cholestérol, avec son bon et son mauvais côté, concède l’économiste libéral sceptique sur le «keynésianisme infrastructurel » en vogue sous les tropiques.

Dans un contexte mondial marqué par des taux américains élevés et un dollar fort, de nombreux pays émergents, dont ceux d’Afrique, la rareté des devises se fait sentir. Le désinvestissement des capitaux des pays émergents vers les marchés mûrs est une tendance lourde.

Parallèlement, une inflation importée persistante aggrave le cas particulier des «économies duales » africaines,

Malgré des taux de croissance économique relativement élevés en moyenne, les pays du continent  peinent à résorber le chômage et à améliorer les conditions de vie de leur population. Cette dichotomie entre la croissance économique et les défis sociaux met en lumière la nécessité d’une approche innovante pour gérer la dette tout en stimulant le développement.

Fort de 13 années d’experience professionnelle en tant qu’ingénieur en modélisation/simulation, Seydina Ndiaye a fourni ses armes d’abord en tant que Trader ALM (Suisse), puis Responsable de la trésorerie d ‘une grande banque de la place de Dakar avant d’évoluer en tant que Consultant en stratégie dans le BTP (controle technique et Telecoms), dans les chemins de fer (il publie  un livre sur le rail le 11 mai prochain à Dakar ) puis Conseiller technique dans un grand ministère pendant 4 ans. Une expérience multidimensionnelle qui permet d’aborder la question de la dette dans tous ses angles.

Jean Moliere  Source : FA