Mais ne se reprochant rien, et voulant surtout avoir l’honneur sauf et la conscience tranquille dans ce dossier de meurtre, Grah Lasme Didier s’est lui-même rendu à l’administration pénitentiaire de la prison civile de Yopougon. A-t-il eu raison ou tort de retourner à la Maca ? Une chose est sûre, c’est que cela fait maintenant 15 ans que le prévenu Grah Lasme Didier croupit à Yopougon sans jugement. Il est même devenu le couturier attitré des épouses des pontes du grand pénitencier de la commune dirigée par Gilbert Koné Kafana.
Où est donc passé le dossier du présumé meurtrier ? Alors que le code pénal ivoirien fixe les délais de détention préventive respectivement à 18 mois minimum et 24 mois maximum, pourquoi la justice ne libère-t-elle pas Grah Lasme Didier si elle n’a rien retenu contre lui ? Peut-on maintenir quelqu’un en prison quinze ans durant sans jugement ? La situation que vit la famille du jeune couturier est tout simplement déchirante.
Et en appelle à la responsabilité du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. Il y a de cela quelques semaines, nous faisions état dans ces mêmes colonnes du coma profond dans lequel est plongé l’appareil judiciaire ivoirien, tout en espérant que notre cri de coeur serait entendu. Mais hélas ! Mille fois hélas !
P. L
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