7 mai 2024
Paris - France
ECONOMIE

Côte d’Ivoire : DES RÉVÉLATIONS INÉDITES D’AFRIKSOIR APRÈS ENQUÊTE

Un député RHDP retire 1 milliard FCFA à la banque, c’était lors de l’adoption de la constitution controversée .
Afriksoir.net détient un enregistrement d’un député issu du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), en train de se filmer, devant des liasses de billets de banque (un milliard FCFA) qu’il était en train de retirer au guichet d’une banque à Abidjan.
La scène est hallucinante. Elle remonte au 18 mars 2020.
Le député RHDP se pointe au guichet d’une banque dont nous taisons volontairement le nom avec trois chèques rassemblés par une trombone.
Les premier et deuxième chèques sont respectivement d’une valeur de 360 millions FCFA, soit 720 millions FCFA. Le dernier est d’environ 280 millions FCFA. Soit près de un milliard FCFA.
Pour bien faire les choses, les chèques ont été émis la veille, à savoir le 17 mars 2020, via l’étude d’une notaire dont les bureaux sont au Plateau (Abidjan) et dont nous taisons le nom.
Quoique ceux-ci ne portent pas le nom du député, mais celui d’un homme aux initiales DCO ; c’est curieusement lui qui va encaisser l’argent.
Un député RHDP retire 1 milliard FCFA
Dans l’une des vidéos, l’on l’entend converser (à écouter en cliquant sur ce lien) avec une autre personne.
Pour l’instant, nous masquons les visages, mais les voix sont audibles. On y entend, le député, au guichet de la banque, échanger avec un interlocuteur.
A la vue de l’argent, il s’extasie : « djougou son prin ». Traduction littérale du malinké au français : le cœur des méchants va se déchirer. Autrement dit, dans le jargon populaire ivoirien : les jaloux vont mourir ou encore leur cœur est mort.
Les jours qui ont suivi ce retrait, ce député était, comme la plupart des députés issus du RHDP, proche de Guillaume Soro.
Il l’a, par la suite lâché, pour rejoindre le camp du Premier ministre et candidat du RHDP, Amadou Gon Coulibaly.
Il est resté très actif. Notons que le chèque a été remis le jour où les députés et sénateurs RHDP réunis en congrès à Yamoussoukro, ont adopté la nouvelle constitution controversée du Président Alassane Ouattara.
Cette constitution décriée par l’opposition et la société civile marque la fin du ticket présidentiel et promeut un vice-président à nommer par le Président élu.
En dépit de certaines grognes dans le camp présidentiel, le texte est passé comme lettre à la poste.
Le PDCI d’Henri Konan Bédié avait dénoncé une corruption de certains de ses parlementaires qui n’ont pas respecté le mot d’ordre de boycott des séances plénières, sans pouvoir apporter de preuves
Elvire Ahonon
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