24 avril 2024
Paris - France
AFRIQUE

Centrafrique : Washington prépare un plan à dix millions de dollars pour les camps de l’armée

Les Etats-Unis engagent une stratégie pour évincer d’Afrique les mercenaires du Groupe WagnerWashington propose à Bangui de former son armée et d’accroître son aide humanitaire en échange du renvoi des paramilitaires russes de la République centrafricaine.

Les Etats-Unis ont récemment donné leur accord pour financer un programme d’appui de 10 millions de dollars aux Forces armées centrafricaines (FACA), destiné à construire des camps militaires mobiles dans l’arrière-pays.

La proposition a les apparences d’un marchandage assez classique, dont les termes pourraient se résumer ainsi : « Nous avons beaucoup plus à vous offrir mais rompez d’abord avec vos alliés actuels ! » Selon les informations du Monde, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, s’est vu remettre mi-décembre 2022 par l’administration américaine un mémorandum lui exposant les bénéfices qu’il aurait à se séparer des paramilitaires du Groupe Wagner et les conséquences qu’il encourrait à maintenir son alliance avec eux. Transmise en marge du sommet Etats-Unis-Afrique, qui s’est tenu à Washington du 13 au 15 décembre, cette offre aurait été préparée par le National Security Council, institution rattachée à la présidence américaine et destinée aux questions de politique étrangère et de sécurité nationale.

S’il ne s’agit pas d’un ultimatum en bonne et due forme, les Etats-Unis donnent, selon nos sources, un délai de douze mois au chef d’Etat centrafricain pour prendre ses distances avec les mercenaires venus de Russie, qui après la signature d’un accord officiel entre les deux pays ont commencé à se déployer début 2018. Désormais dirigés à Bangui par un ancien de la légion étrangère, Vitali Perfilev, les hommes d’Evgueni Prigojine ont, après la sécurité rapprochée du président Touadéra et l’appui à l’armée centrafricaine, étendu leurs activités à l’exploitation minière et forestière, la sécurisation de convois, le contrôle des douanes et même la production de vodka et de bière « locales ». Une emprise grandissante qui s’accompagne de multiples exactions rapportées par des organisations de défense des droits humains.

AFP

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