4 novembre 2024
Paris - France
AFRIQUE

Sénégal : qui est Amadou Ba, Premier ministre et dauphin désigné de Macky Sall ?

Amadou Ba , né le  à Dakar, est un homme politique sénégalais et membre de l’Alliance pour la République.

Lors de la formation du gouvernement Touré, le , il est nommé ministre de l’Économie et des Finances, en remplacement d’Amadou Kane.

Entre 2019 et 2020, il est ministre des Affaires étrangères, sous la présidence de Macky Sall.

À l’échelle locale, Amadou Ba est responsable du parti présidentiel de l’Alliance pour la République aux Parcelles assainies, une commune de la ville de Dakar.

Il est Premier ministre du Sénégal depuis le 17 septembre 2022.

Après un baccalauréat technique de gestion en 1980, il décroche une maîtrise en sciences économiques, option gestion des Entreprises et un brevet de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) en 1988, section Impôts et Domaines. Il est inspecteur stagiaire à Diourbel en 1989, puis inspecteur chef du premier secteur de taxe sur la valeur ajoutée à la Direction générale des impôts et domaines (DGID) à Dakar. En 1991, il se perfectionne par deux stages, à l’Institut international d’administration publique de Paris et à Baltimore.

Chef d’inspection à Dakar Plateau I de 1990 à 1992, il est ensuite délégué dans les fonctions de commissaire contrôleur des assurances à la direction des assurances jusqu’en 1994, puis inspecteur vérificateur à la direction des vérifications et enquêtes fiscales.

Après un stage de formation durant l’été 2001 à l’École nationale des impôts de Clermont-Ferrand, il prend en 2002 la tête du Centre des grandes entreprises de la direction des impôts, puis devient directeur des impôts en 2004 pour un an. En , il est nommé directeur général des impôts et des domaines2. Sous sa direction est mis en œuvre un nouveau Code général des impôts, entré en vigueur en .

Il est parallèlement chargé d’enseignements, à l’ENAM, section impôts et domaines depuis 1992, et au Centre ouest-africain de formation et d’études bancaires (COFEB) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de 1995 à 2000.

 

Le président sénégalais Macky Sall a désigné samedi 9 septembre son Premier ministre Amadou Ba comme candidat de son camp à la présidentielle de février 2024, totalement indécise.

Amadou Ba, 62 ans, a moins de six mois pour convaincre les Sénégalais de lui confier la direction du pays après des années économiques et politiques difficiles, mais avec l’espoir de tirer profit des nouveaux revenus pétroliers et gaziers à partir de 2024.

Le président Sall l’a ouvertement chargé, s’il est élu, de poursuivre sa politique de grands chantiers visant à développer le pays et le sortir de la pauvreté.

Mais Amadou Ba risque pour cela de devoir affronter la concurrence dans son propre camp, la fin prévue des années Macky Sall ayant attisé les convoitises.

Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé en juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat.

Il avait maintenu pendant des mois l’incertitude sur une éventualité qui soulevait les objections constitutionnelles d’un grand nombre et qui passe pour avoir nourri de vives tensions dans un pays par ailleurs considéré comme un pôle de stabilité dans une région troublée.

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Le camp de Macky Sall a alors donné carte blanche au président pour choisir un candidat.

Macky Sall a attendu deux mois pour trancher parmi une dizaine de candidatures déclarées. Parmi elles, Amadou Ba faisait partie des favoris.

Amadou Ba avait pour lui son expérience : chef du gouvernement depuis septembre 2022, ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2020, et auparavant parmi les premiers rôles pour mettre en œuvre le plan d’émergence économique du président en sa qualité de ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019.

Macky Sall a fini par réunir les chefs de sa coalition au palais présidentiel samedi après-midi pour délivrer le verdict qui tenait la classe politique en haleine.

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« Nous avons retenu Monsieur Amadou Ba, actuel Premier ministre, comme candidat de Benno Bokk Yakaar (BBK, la coalition gouvernementale) et de la grande majorité présidentielle », a-t-il dit dans un message lu en sa présence par son Haut représentant, Moustapha Niasse.

Amadou Ba « pourrait être un leader rassembleur » au-delà de la coalition, et « il connaît également très bien le plan Sénégal émergent pour assurer la poursuite des politiques économiques, sociales et environnementales », a-t-il ajouté.

« Choix cohérent »

Le chef de l’État a invoqué la diversité du parcours d’Amadou Ba, inspecteur des impôts sorti de l’École nationale d’administration et de magistrature de Dakar. Il a loué ses « qualités d’humilité, d’écoute ».

La connaissance des dossiers, le langage policé d’Amadou Ba, pas coutumier des controverses, passent pour inspirer la confiance des partenaires, y compris étrangers.

Il est aussi crédité d’un réseau très dense, y compris chez les chefs religieux, très influents.

La désignation d’Amadou Ba a été entérinée par la réunion des leaders de la coalition autour de Macky Sall et en direct à la télévision nationale.

Benno Bokk Yakaar a publié sur les réseaux sociaux une photo d’Amadou Ba, présenté comme « le candidat de BBY » et « le choix cohérent pour une victoire dès le premier tour ».

La désignation d’Amadou Ba devrait appeler rapidement un remaniement ministériel.

La décision du président Sall risque cependant de nourrir certaines amertumes. L’actuel ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, un des prétendants à l’investiture, a prévenu préalablement qu’il ne se désisterait pas.

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Il a annoncé sa démission du gouvernement sur les réseaux sociaux samedi soir. Il est temps pour lui « de relever de nouveaux défis », a-t-il dit.

La candidature d’Amadou Ba « est la seule et unique candidature de Benno Bokk Yakaar », a prévenu Macky Sall. « Je lance un appel vibrant pour l’unité à tous les candidats à la candidature », a-t-il ajouté.

En tout, une trentaine de candidatures sont déclarées pour la présidentielle du 25 février 2024. La collecte des parrainages doit commencer fin septembre. Le Conseil constitutionnel validera ou invalidera les candidatures fin décembre.

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Jean Molière

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