20 mai 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Mutinerie au Mali : l’arrestation du président Ibrahim Boubacar Keïta condamnée « énergiquement » par l’Union africaine

Des militaires maliens ont pris le contrôle d’une garnison proche de Bamako, mardi, et affirment avoir arrêté le président et le Premier ministre du pays.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a indiqué, mardi 18 août, « condamner énergiquement » l’arrestation du président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, et celle d’autres membres du gouvernement, et appelé à leur « libération immédiate ».

Plus tôt dans la journée, le président et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été « arrêtés » au domicile du premier, après que des militaires maliens ont pris le contrôle de la garnison de Kati, proche de Bamako. Les deux dirigeants « ont été conduits par les militaires révoltés dans des véhicules blindés à Kati », a précisé Boubou Doucouré, le directeur de la communication du Premier ministre. Suivez l’évolution de la situation en direct sur franceinfo.fr.

 Le gouvernement malien appelle au dialogue. En début de soirée, le gouvernement malien a demandé aux militaires de « faire taire les armes », se disant prêt à engager avec eux un « dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus », a indiqué dans un communiqué le Premier ministre, Boubou Cissé.

 La Cédéao se dit préoccupée. La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice au Mali, a dit dans un communiqué suivre « avec une grande préoccupation » la situation. L’organisation régionale appelle « les militaires à regagner sans délai leurs casernes » et « rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel », invitant les « militaires à demeurer dans une posture républicaine ».

  La France « condamne » la « mutinerie ». La France « condamne avec la plus grande fermeté » la « mutinerie », a réagi mardi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, en appelant les militaires à « regagner sans délai leurs casernes ». Emmanuel Macron s’est par ailleurs entretenu avec les chefs d’Etat de la région, et soutient la médiation de la Cédéao.

 Une base militaire à l’origine du coup d’Etat de 2012. Le 21 mars 2012, alors que les rebelles touareg avaient lancé une offensive dans le nord du Mali et que les jihadistes affluaient des pays voisins, des soldats s’étaient mutinés dans le camp de Kati contre l’inaptitude du gouvernement à faire face à la situation. Sous la direction du capitaine Amadou Sanogo, ils avaient chassé le président Amadou Toumani Touré. Le coup d’Etat avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés.

 Une crise socio-politique depuis plusieurs mois. Le Mali est confronté depuis juin à une grave crise socio-politique. Une coalition hétéroclite d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), multiplie les manifestations pour réclamer le départ du président Keïta, accusé de mauvaise gestion. Cette crise est partie de l’invalidation d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril par la Cour constitutionnelle, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Keïta.

Source : France info

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