5 novembre 2024
Paris - France
INTERNATIONAL

Mort de Prigojine en Russie : que devient la milice Wagner ?

 Ce lundi 28 août, Les dessous de l’actu reviennent sur la réorganisation de la milice Wagner après la mort, dans un accident douteux, de son fondateur et patron Evgueny Prigojine.

Après la mort d’Evgueny Prigojine mercredi 23 août dernier dans un crash d’avion, l’organisation paramilitaire russe aurait un nouveau chef. Son nom de code ? Lotus. Son vrai nom ? Anton Oliegovitch Yelizarov, jusqu’à peu 4e dans la hiérarchie chez Wagner.

Que sait-on de lui ? Il a une quarantaine d’années. Sur les photos, il ressemble à un petit homme trapu avec des cheveux poivre et sel. Un physique lambda contrairement à Dmitri Outkine – également décédé dans l’accident d’avion – l’ancien bras droite de Prigojine, dont le corps était recouvert de tatouages nazis.

C’est aussi un ancien de l’armée russe, qui a obtenu le titre de héros de la Russie, décoré par Vladimir Poutine lui-même. Il a été toutefois viré de l’armée pour une histoire de fraude dans une affaire immobilière, écopant de trois ans de prison avec sursis.

Mort d’Evguéni Prigojine : les obsèques de l’ex-patron de la milice Wagner ont eu lieu « à huis clos » d’après son service de presse.
Le président russe, Vladimir Poutine, avait fait savoir qu’il ne se rendrait pas aux funérailles du sulfureux homme d’affaires, mort dans un crash d’avion le 23 août.

Les obsèques de l’homme d’affaires russe Evguéni Prigojine, qui dirigeait notamment la société militaire privée Wagner, ont eu lieu « à huis clos » mardi 29 août à Saint-Pétersbourg (Russie), a déclaré sur Telegram le groupe Concord, propriété de l’oligarque. Une cérémonie dans la plus stricte intimité, organisée six jours le crash suspect de l’avion qui transportait dix personnes, dont Prigojine et deux de ses plus proches associés. « Ceux qui souhaitent lui dire au revoir peuvent le faire au cimetière Porohovsky », a ajouté le service de presse du groupe.

Si aucun autre détail n’a filtré de cette cérémonie, on sait toutefois que Vladimir Poutine n’y a pas assisté. Mardi midi, le président russe avait fait savoir qu’il n’avait « pas prévu » de se rendre aux funérailles de celui qu’il avait qualifié de « traître » après la mutinerie des mercenaires de Wagner, le 24 juin dernier.

Une épine dans le pied du Kremlin

Même après sa mort, Evguéni Prigojine reste un visage gênant pour le régime russe, dont il a servi les intérêts, tout en se permettant de critiquer vertement le gouvernement et l’armée concernant l’invasion de l’Ukraine. Réputé proche de Vladimir Poutine pendant de longues années, décoré du prestigieux titre de Héros de la fédération de Russie, le patron de Wagner aurait pu être inhumé lors d’une cérémonie officielle. Mais sa guerre ouverte contre le ministère de la Défense russe et l’insurrection armée qu’il avait organisée lui ont finalement valu des funérailles confidentielles, sans honneurs, ni caméras.

Plus tôt mardi, une cérémonie en petit comité a également été organisée pour une autre victime du crash du 23 août, Valeri Chekalov, souvent présenté comme le bras droit de Prigojine – et ce malgré le fait qu’il était, lui aussi, décoré du titre de Héros de la fédération de Russie. Après leur décès, des chapelles ardentes avaient vu le jour un peu partout en Russie, comme l’a rapporté le New York Times. Soupçonné d’avoir orchestré le crash de l’avion, après la mort suspecte de nombreux critiques du régime depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le Kremlin avait vivement réagi aux accusations d’assassinat, dénonçant « un mensonge absolu » et des « spéculations ».

JM avec AFP

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