7 décembre 2025
Paris - France
POLITIQUE

Les enjeux diplomatiques de la nomination de Patrick Achi ; le premier ministre, choix de la France?

Sur les bords de la Lagune Ebrie, la nomination de Patrick Achi au poste de premier ministre après le décès d’Hamed Bakayoko, le 10 Marsdernier, ne fût pas une surprise.Désigné par le chef de l’état, Alassane Ouattara, le 08 Mars, pour assurer l’intérim du successeur d’Amadou Gon Coulibaly, hospitalisé en Allemagne pour un cancer de foie fulgurant, à en croire la version officielle donnée par les autorités Ivoiriennes, la non titularisation de l’ex secrétaire général de la présidence de la république aurait sans doute provoquée un séisme non seulement dans l’opinion publique Ivoirienne, mais également dans les cercles diplomatiques à l’extérieur.

Patrick Achi a toujours arboré l’image de ce cadre compétent, rompu aux arcanes de la gouvernance étatique pour sa longévité dans les gouvernements qui se sont succédés depuis 2002, et absent des controverses et autres joutes verbales qui enflamment la vie politique en Côte d’ivoire.

Homme de confiance du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, à qui il doit par ailleurs son entrée dans la sphère dirigeante de la Côte d’ivoire, apprécié par l’ancien chef d’état, Laurent Gbagbo pour ses qualités de technocrate, reconnu par Alassane Ouattara pour son aptitude à gérer les dossiers sensibles, Patrick Achi tenait le profil parfait du personnage de consensus sur lequel l’actuel président Ivoirien, fragilisé sur la scène internationale au sortir de la crise électorale du 3ème mandat de 2020, pouvait s’appuyer pour remettre son régime en orbite.

Tant à Paris qu’à Abidjan, le profil de l’ancien ministre des infrastructures économiques relevait du politiquement idéal, parmi les cadres du RHDP au pouvoir, ayant le privilège d’évoluer dans le sérail du chef de l’état.

 

Pour avoir endossée le troisième mandat du septuagénaire au pouvoir à Abidjan, l’Élysée n’a pas tardé à comprendre que ce choix de politique étrangère ne se ferait pas sans conséquence. Et qu’il urgeait alors de soutenir des réformes visibles dans le système de gouvernance du successeur de Laurent Gbagbo.

Des actes concrets allant dans le sens de la réconciliation nationale, l’inclusion de l’ensemble des acteurs politiques dans un processus de large concertation autour des modalités de gouvernance tel qu’encouragé par la communauté internationale au plus fort de la crise du 3ème mandat…

Paris n’aurait pas pu cracher dessus. Pour la France, la restauration de l’image du régime Ivoirien qu’elle est accusée de soutenir est une question d’enjeu vital. Le choix de Patrick Achi pourrait cadrer parfaitement avec cette stratégie de repositionnement du régime Ouattara.

Enfin nommé premier ministre, il ne serait pas étonnant de voir Patrick Achi être propulsé au-devant des grandes actions politiques et diplomatiques de l’état Ivoirien. Pour Patrick Achi, cette primature est incontestablement celle du quitte ou double.

Raoul Mobio

Content created and supplied by: RaoulMobio (via Opera News )

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