13 mai 2024
Paris - France
SPORT

La judoka Romane Dicko s’offre un quatrième sacre européen et sauve la dernière journée des Bleus à Montpellier

Sur la route des Jeux: « Mon corps, c’est mon outil de travail », explique Romane Dicko.

Romane Dicko, née le  à Clamart, est une judokate française évoluant dans la catégorie des plus de 78 kg.

Elle remporte à 18 ans son premier titre européen senior en individuel lors des championnats d’Europe le  à Tel Aviv en Israël. En 2021, elle est médaillée de bronze en individuel et d’or par équipes mixtes lors des Jeux olympiques de Tokyo. Elle devient ensuite championne du monde en 2022.

Carrière

Romane Dicko débute le judo au Randoris Club1 de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), et se lançant rapidement en compétition est sacrée championne de France de judo dans la catégorie des plus de 78 kg en 2016, alors qu’elle n’est que cadette, et pas encore ceinture noire

En 2016, elle remporte les championnats d’Europe cadets en individuel et par équipe. Elle réitère la performance aux championnats d’Europe Junior 2017. Lors de cette dernière année, elle remporte la médaille de bronze par équipes lors des championnats du monde à Budapest. Plus tard dans l’année, elle s’incline lors de son premier combat des championnats du monde junior, battue par la Japonaise Sone, future lauréate du titre et alors cadette. Peu après, elle se figure au sein d’un groupe de huit combattants suspendus pour un mois par la Direction technique nationale pour un regroupement dans une chambre que cette dernière juge trop festif, la veille de la compétition par équipes de ces mondiaux, ce qui la prive ainsi des championnats de France de première division et des championnats du monde toutes catégories, sanction finalement annulée par la commission de discipline de la Fédération, la DTN n’ayant pas compétence à prendre ce type de décision. En, novembre, lors des championnats du monde toutes catégories à Marrakech, elle s’incline en quarts de finale face à la Néerlandaise Tessie Savelkouls. Lors des repêchages, elle bat la Cubaine Eliannis Aguilar avant de perdre le combat pour la médaille de bronze face à une autre Cubaine, Idalys Ortíz.

En , elle se blesse et ne participe donc pas au grand slam de Paris.

Début , elle remporte son premier tournoi Grand Prix en s’imposant lors du tournoi de Tbilissi face à la championne d’Europe en titre, la Biélorusse Maryna Slutskaya À la fin du même mois, lors des championnats d’Europe, elle remporte son premier titre, en ayant battant de nouveau Maryna Slutskaya, lors de son premier combat, puis s’imposant en finale face à la Bosnienne Larisa Cerić, vice-championne du monde toutes catégories 2017.

En 2020, elle marque les esprits en remportant consécutivement le Grand Prix de Tel Aviv et le Grand slam de Paris, alors qu’elle revenait de deux saisons sans compétitions dues à deux grosses blessures. L’année se conclut sur une médaille d’or aux championnats d’Europe de judo à Prague.

Le , lors des Jeux olympiques de Tokyo, Romane Dicko atteint les demi-finales, où elle est battue sur waza-ari par Idalys Ortíz. Elle s’adjuge ensuite la médaille de bronze en infligeant un ippon à la judoka turque Kayra Sayit. Elle est la plus jeune médaillée de l’équipe de France en judo. Le lendemain, elle fait partie de l’équipe mixte qui remporte l’or en battant les Japonais en finale.

En 2022, elle intègre l’équipe de France Douane.

Elle s’adjuge la médaille d’or dans la catégorie des plus de 78 kg lors des Championnats d’Europe de judo 2022 à Sofia, en remportant tout ses combats par ippon et particulier la finale contre l’Israélienne Raz Hershko.

Le , elle devient championne du monde en plus de 78 kg à Tachkent (Ouzbékistan) en battant en finale la Brésilienne Béatriz Souza sur une immobilisation.

En 2023, elle bat à nouveau Raz Hershko en finale des championnats d’Europe à Montpellier et remporte ainsi son quatrième titre européen.

Elle suit une licence de mathématiques à Sorbonne Université afin de devenir ingénieure en aéronautique.

Jusqu’aux JO-2024, la judoka Romane Dicko, médaillée de bronze des Jeux de Tokyo, raconte son parcours à l’AFP. Dans ce septième épisode, celle qui est en lice dimanche à Montpellier pour défendre son titre de championne d’Europe, raconte la gestion du poids dans sa catégorie des +78 kg.

« La plus légère des filles doit être à 92 kilos et il y a aussi des filles qui font 180 kilos. Quand tu combats chez les lourdes, tu sais que tu peux tomber sur des gabarits comme ça et il faut être prête à les affronter. »

« Les filles qui sont plus lourdes ont souvent un judo beaucoup plus en puissance. Elles seront peut-être moins dynamiques et vont moins bouger sur le tapis mais elles vont être beaucoup plus en force. »

Contrairement aux autres catégories de poids du judo, celle des +78 kg n’a pas de limite supérieure. Malgré tout, les judokas doivent quand même entretenir un poids de forme, celui qui leur permet de s’exprimer au mieux sur le tatami, explique-t-elle.

« Le poids de forme de chacune dépend vraiment de son style de judo. Certaines vont être bien à 140 kilos, d’autres à 95 kilos. Mon poids idéal, c’est maximum 120 kilos. Après si je peux descendre un peu plus en dessous, c’est mieux. Par exemple lors de ma victoire aux Championnats du monde 2022, j’étais à 118 kilos, j’étais un peu plus sèche. Mais là (pour les Championnats d’Europe), si j’arrive à 120 kilos, c’est parfait. »

« C’est un poids dans lequel je sais que je serai dynamique, performante et efficace sur le tapis. En général pour redescendre au poids, j’ai 2-3 kilos à perdre, quatre quand j’ai un peu trop mangé l’été. »

– Dynamisme et mobilité –

« Je ne pense pas que plus je serai lourde, plus je serai performante, loin de là. Donc c’est important avant la compétition de faire un régime pour récupérer mon poids de forme, même si je ne suis pas à 100 grammes près. Ma force comparé aux autres filles de ma catégorie de poids, c’est mon dynamisme et ma mobilité des appuis, donc je sais que si je suis à +5 ou +10 kg, je ne serai vraiment pas efficace. »

Jean Moliere
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