29 mars 2024
Paris - France
EUROPE

Investiture : Emmanuel Macron promet « un président nouveau » pour « un mandat nouveau »

Lors de la cérémonie d’investiture ce samedi pour son second mandat, qui débutera le 14 mai, le président de la République a promis d’« agir » pour une « nation plus indépendante ». Il a fait le « serment de léguer une planète plus vivable dans une France plus vivante et plus forte ».

Emmanuel Macron avait choisi, pour la cérémonie d’investiture de son second mandat, ce samedi, soit cinq ans jour pour jour après son élection en 2017. Mais ce second quinquennat démarrera le 14 mai à minuit, a rappelé le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius en proclamant les résultats face au président de la République. Et, a insisté Emmanuel Macron lui-même lors de son court discours d’investiture, « le peuple n’a pas prolongé le mandat qui s’achève. Le peuple a confié à un président nouveau un mandat nouveau », comme pour tenter de signifier que ce mandat ne serait pas uniquement la continuité du premier.

Emmanuel Macron est arrivé seul dans la salle des fêtes de l’Elysée au son du concerto pour hautbois de Haendel jouée par la garde républicaine, où l’attendaient près de 500 personnes – les deux anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, les ex-Premiers ministres Edouard Philippe, Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls, le gouvernement, les représentants des corps constitués, des soignants, des élus, des sportifs, la famille du président… Il s’est ensuite entendu rappeler, par Laurent Fabius, « l’accumulation de crises » venues « percuter » son premier mandat et qui ne sont « pas toutes terminées ».

Le président du Conseil constitutionnel – qui a fait une erreur sur le nombre de voix obtenues par Emmanuel Macron le 24 avril – a également souligné « un certain malaise démocratique préoccupant » et les « défis » auxquels fait face le chef de l’Etat. « Le défi de la paix ou de la guerre », « le défi de la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité » et celui « du renforcement de la démocratie et de sa compagne, la justice sociale ».

Projet républicain et européen

« J’ai conscience de la gravité des temps qui m’accompagnent », a d’emblée déclaré Emmanuel Macron dans son discours d’investiture, citant immédiatement le retour de la guerre en Europe avec la guerre en Ukraine, ou encore la pandémie. « Rarement notre pays avait été confronté à une telle conjonction de défis. »

Mais face à eux, quand d’autres, a-t-il pointé, choisissent le « repli » – une pierre dans le jardin des candidats d’extrême droite et, en tête, du RN de Marine Le Pen -, « le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir, un projet républicain et européen, un projet d’indépendance dans un monde déstabilisé, un projet de progrès social, scientifique et écologique. […] Ce choix souverain m’oblige », a continué Emmanuel Macron. Rappelant ainsi à grands traits les lignes de son projet, qu’il a opposé durant toute la campagne à celui de Marine Le Pen et qu’ il veut aussi opposer, notamment sur son volet européen , dans le cadre de la campagne des législatives , aux idées portées par Jean-Luc Mélenchon et l’union de la gauche derrière LFI .

« Agir »

Surtout, Emmanuel Macron, dans ce discours qui n’était pas un « discours de politique générale », avait prévenu l’Elysée, a redonné les grandes orientations de ce « mandat nouveau », qu’il veut donc, a assuré celui qui se dit « président nouveau », différent. Différent mais utile, puisqu’il n’a eu de cesse de promettre « d’agir sans relâche ».

« Agir » pour « bâtir une nouvelle paix européenne », « agir » pour « bâtir une puissance agricole, industrielle, scientifique et créatrice plus forte », « agir » pour une « société du plein-emploi et du juste partage de la valeur ajoutée », « agir » pour faire de la France « une grande puissance écologique », « agir » pour « réduire les inégalités à la racine », via l’école et la santé , qu’il a désignées dans sa campagne comme étant les deux grands chantiers de ce quinquennat , « agir », encore pour « protéger » les Français. Son cap ? « Une nation plus indépendante pour vivre mieux. »

Planète plus vivable

Mais agir ne signifie plus pour lui, conscient des « fractures » et des « peurs » du pays, « enchaîner des réformes comme on donnerait des solutions toutes faites ». Lui qui a promis pour apaiser une « nouvelle méthode » , encore floue, a parlé « rassemblement », « respect », « considération », « association de tous », « renaissance démocratique ». Il a encore plaidé pour « inventer cette méthode nouvelle », loin des « rites et chorégraphies usés », pour « bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique » et éviter le blocage et l’immobilisme, que redoutent d’ailleurs ses troupes.

S’adressant à la jeunesse, Emmanuel Macron a terminé son discours en faisant « le serment » de « servir » pour « léguer une planète plus vivable et une France plus vivante et plus forte ». Lui qui a promis que la « planification écologique » serait un axe fort de son mandat, directement mis sous la responsabilité de son futur Premier ministre . Le choix de ce dernier, difficile , sera l’un des premiers marqueurs du mandat qui va débuter.

Isabelle Ficek

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