Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, vous avez certainement entendu parler des accords de Minsk, signés en 2015 pour mettre fin à la guerre au Donbass, région localisée à l’est de l’Ukraine. On vous explique de quoi il s’agit.
Que sont les accords de Minsk ?
Pour comprendre l’origine de ce texte, il faut revenir quelques années en arrière : le 6 avril 2014, une guerre éclate dans la région du Donbass, un territoire situé à l’est de l’Ukraine, dans la foulée de l’annexion par la Russie de la péninsule de Crimée. Elle oppose le gouvernement ukrainien et des habitants pro-russes de cette région. Pour tenter de mettre fin à ce conflit, un premier accord est signé le 5 septembre 2014 par la Russie, l’Ukraine et les représentants des républiques populaires du Donetsk et de Lougansk. Ces territoires situés dans la région du Donbass sont pro-russes. Ce traité estompe durant un temps les tensions.
Mais quatre mois plus tard, suite à l’annexion de la péninsule de Crimée la guerre redémarre. Pour éviter un enlisement du conflit, les chefs d’États russe, ukrainien, mais aussi français et allemand mettent sur pied un nouveau texte. Ainsi naissent les accords de Minsk, signés le 12 février 2015. Ils comprennent une série d’engagement, dont un cessez-le-feu immédiat au Donbass, un retrait des armes lourdes et une rétractation de l’Ukraine de toutes les formations armées étrangrères. À noter : l’Ukraine conteste ces accords, car ce texte donne une plus grande indépendance aux responsables pro-russes qui contrôlent les républiques populaires du Donetsk et de Lougansk.
Pourquoi en parle-t-on aujourd’hui ?
Depuis la signature de ce traité en 2015, la situation ne s’est pas vraiment améliorée dans la région du Donbass. Et surtout, le cessez-le-feu n’a été que très partiellement respecté. D’après un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, le conflit a ainsi fait entre 13 000 et 13 200 morts en avril 2014 et février 2020. Surtout, la poursuite de la guerre dans ce territoire pro-russe à l’est de l’Ukraine a servi de moyen de pression à Vladimir Poutine face aux forces ukrainiennes.
Lundi 21 février, Vladimir Poutine reconnaît l’indépendance des républiques populaires du Donetsk et de Lougansk. En même temps, il ordonne à ses troupes d’entrer sur ces territoires. Cette décision porte un coup fatal aux accords de Minsk, pourtant favorables à Moscou. Trois jours plus tard, la guerre en Ukraine démarre. Les forces russes envahissent le pays par les régions du Nord, mais se servent aussi des territoires séparatistes pour atteindre les villes de Marioupol et d’Odessa.