Jugeant que la note de risque–crédit que lui attribue l‘OCDE est injustifiée et pénalise le pays sur le marché des capitaux, la Côte d‘Ivoire a mandaté le cabinet APCO pour obtenir une révision de cette note
Contrat Côte d‘Ivoire/APCO
C‘est un contrat à l‘intitulé étonnement sibyllin qu‘a signé cet été le ministre ivoirien de l’économie Adama Coulibaly avec le cabinet de lobbying APCO Worldwide (voir notre document) : la mission de six mois qu‘il a confiée à APCO porte officiellement sur la « communication stratégique« . L‘objet du contrat est en réalité beaucoup plus précis : ennuyée de voir l’OCDE lui attribuer une note médiocre – 6 sur une échelle de 7 – dans son classement mondial du risque–crédit, la Côte d‘Ivoire a demandé à APCO de mener une intense campagne de lobbying non seulement sur l‘institution, à Paris, mais également sur la Commission européenne, interlocuteur–clé de l‘OCDE sur ces questions, et enfin sur le gouvernement américain dont la voix, au sein de cette organisation issue du plan Marshall, est prépondérante.
Un sujet stratégique
Le sujet, apparemment technique, est en réalité stratégique : la Côte d‘Ivoire, privée cette année de contribution du FMI (AI du 13/05/21), est contrainte de faire appel aux marchés obligataires pour boucler son budget. En douze mois, le pays a mené pas moins de deux eurobonds de près d‘un milliard d‘euros chacun et
envisage d‘en lancer un troisième ce mois–ci. Pour chacun de ses emprunts, la COTE D‘IVOIRE : Frustré par sa note de crédit à l’OCDE, Abidjan mobilise le géant du lobbying APCO note de risque–crédit du pays occasionne un surcoût important : depuis un an, le pays est noté à 6 mais, de 1999 à 2000, le risque–crédit d‘Abidjan était estimé à 7, la pire note du classement, celle de l‘Afghanistan et de Cuba.
Pour faire évoluer cette situation, le ministère de l‘économie a décidé, en association avec la banque–conseil Rothschild, qui mène l‘essentiel des emprunts obligataires du pays, de lancer une campagne de lobbying afin de faire évoluer sa notation. Au sein du cabinet APCO, c‘est le Britannique Nicholas Whyte qui coordonne la campagne, à laquelle participent activement les conseils de la Côte d‘Ivoire. Avant de rejoindre APCO, Whyte a travaillé sept ans chez Independent Diplomat, le cabinet fondé par des vétérans du Foreign & Commonwealth Office britannique et spécialisé dans la représentation de pays ne disposant d‘aucune reconnaissance internationale (Front Polisario, Chypre du Nord, Somaliland, etc.).
AI
Leave feedback about this