Le président ivoirien Alassane Ouattara.
Le bras de fer diplomatico–douanier entre les présidents béninois et nigérians menaçant de paralyser toute l‘économie de la sous région, la présidence ivoirienne envoie des signaux aux deux hommes et tente d‘ouvrir un canal de discussion.
Le blocage, au début du mois, au poste–frontière d‘Ilakoji, des camions venus de Côte d‘Ivoire et du Togo et transitant par le Bénin vers le Nigeria, a convaincu la présidence ivoirienne de s‘investir. Les discussions organisées ces deux dernières semaines entre représentants nigérians et béninois au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n‘ayant rien donné, Alassane Ouattara, l‘un des rares présidents ouest–africains à entretenir des relations cordiales, quoique non dénuées d‘arrière–pensées, avec Patrice Talon, a envoyé l‘un de ses anciens ministres des affaires étrangères en mission à Cotonou ces derniers jours pour proposer au président béninois ses bons offices. Des signaux similaires ont été transmis à Aso Rock, siège de la présidence nigériane. Malgré une relation chahutée entre Abidjan et Abuja ces derniers mois sur fond de lutte pour le leadership régional, la diplomatie ivoirienne garde de précieuses entrées dans la capitale nigériane.
Le dernier face–à–face entre Patrice Talon et Muhammadu Buhari remonte au début de l‘année. Après la fermeture unilatérale de la frontière nigériane aux importations béninoises, notamment de riz, pendant seize mois (AI du 23/10/19), Patrice Talon avait proposé à son homologue nigérian de détacher une mission douanière au port de Cotonou et de partager une partie des taxes de transit sur les conteneurs débarqués dans la ville, qui est actuellement perçue en intégralité par les douanes portuaires béninoises. Mais les deux présidents n‘avaient pas réussi à se mettre d‘accord sur les modalités de cette délocalisation douanière et le ton, depuis, n‘a cessé de monter entre les deux pays.
Taxe béninoise sur les camions
Après avoir lourdement mis en cause les réseaux nigerians dans le transit de drogue au Bénin (AI du 12/07/21), l‘administration béninoise a unilatéralement mis en place, au début du mois, une nouvelle taxe de 9 millions de francs CFA (13 700 euros) sur chaque camion transitant sur son territoire en direction du Nigeria. Une mesure qui, selon Abuja, contrevient aux règles de la CEDEAO sur le transit des marchandises mais qui, en attendant d‘être juridiquement tranchée, bloque tout le commerce intrarégional.
AI/Reuters
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