25 avril 2024
Paris - France
ASIE

En Inde, l’opposant Rahul Gandhi condamné à de la prison pour diffamation envers le nom de famille « Modi »

Le plaignant, un chef du parti au pouvoir, Purnesh Modi, a déclaré que les propos de Gandhi avaient « diffamé toute la communauté Modi. »

Un tribunal indien a reconnu jeudi 23 mars le chef de l’opposition Rahul Gandhi coupable de diffamation pour ses propos sur le nom de famille du premier ministre Narendra Modi. Il a été condamné à deux ans de prison.

L’affaire contre Gandhi, qui lui a valu ces poursuites, remonte à un rassemblement lors de la campagne électorale en 2019, où il a déclaré : « Pourquoi tous les voleurs ont-ils Modi comme nom de famille ? » Dans son discours, il a ensuite nommé le magnat du diamant indien en fuite Nirav Modi, le patron interdit de la première league indienne Lalit Modi, et Narendra Modi. Ce dernier n’est lié à aucun des deux autres.

L’affaire de diffamation contre Gandhi a été déposée par un chef du parti au pouvoir, Bharatiya Janata, dans l’état du Gujarat occidental. Le plaignant, Purnesh Modi, a déclaré que les propos de Gandhi avaient « diffamé toute la communauté Modi. » Modi est un nom de famille courant dans l’ouest de l’État du Gujarat.

Rahul Gandhi, qui était présent au tribunal de Surate, dans l’Etat du Gujarat (Ouest) – d’où est originaire M. Modi –, lorsque le verdict a été annoncé, a déclaré que ses propos visaient à « dénoncer la corruption dans le pays » et n’étaient dirigés contre aucune communauté, selon son avocat, B. M. Mangukiya. Ce dernier ayant immédiatement annoncé faire appel, M. Gandhi n’ira pas en prison dans l’immédiat.

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Le gouvernement de Modi est « lâche et dictatorial »

Mallikarjun Kharge, président du parti du Congrès de M.Gandhi, a qualifié le gouvernement de Modi de « lâche et dictatorial ». Après le verdict, Rahul Gandhi a écrit sur Twitter : « Ma religion est basée sur la vérité et la non-violence. La vérité est mon Dieu, et la non-violence le moyen de l’obtenir. »  

Au pouvoir depuis 2014, Narendra Modi avait été confortablement réélu pour un deuxième mandat avec son parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP). Il est régulièrement accusé de chercher à vouloir neutraliser ses opposants en multipliant les procédures judiciaires.

Issue de la famille du premier premier ministre du pays, Jawaharlal Nehru, qui a donné trois premiers ministres à l’Inde, Rahul Gandhi, 52 ans, fait l’objet de deux autres procédures pour diffamation. Il est également mis en cause dans un dossier de blanchiment présumé d’argent, qu’il conteste.

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Le Monde avec AFP

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