28 avril 2024
Paris - France
EUROPE INTERNATIONAL

Élections régionales : le psychodrame continue en Paca, les Républicains au bord de l’asphyxie

Les tensions entourant l’élection régionale en Provence-Alpes-Côte d’Azur ne sont pas retombées ce mercredi 5 mai, après le départ d’Hubert Falco, maire de Toulon, du parti Les Républicains.

Après le psychodrame des Régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Les Républicains sont menacés d’asphyxie tandis que la majorité poursuit son offensive à un an de la Présidentielle, sous le regard du RN qui espère sortir renforcé de ces affrontements.

La droite pensait avoir calmé le jeu mardi, en accouchant aux forceps d’une position de principe sur les régionales en Paca, rejetant toute alliance avec LREM et toute présence d’un ministre ou parlementaire de la majorité sur ses listes.

« Le Premier ministre a reçu une gifle qui, à mon avis, a eu des résonances jusqu’à l’Élysée », s’est félicité le président de LR Christian Jacob tôt ce mercredi matin.

Le départ d’Hubert Falco

Patatras : quelques heures plus tard le maire LR de Toulon Hubert Falco, considéré comme « Macron compatible » et qui défendait un tel accord, annonce son départ des Républicains en déplorant le « rétrécissement » de sa ligne.

« Ne pas être favorable à l’union, alors que la menace de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national n’a jamais été aussi forte, revient à faire son jeu », a expliqué Hubert Falco, en allusion aux sondages qui donnent le RN emmené par Thierry Mariani en tête des sondages au premier tour.

Le président LR sortant de la région Paca Renaud Muselier avait déjà jeté le trouble ce mercredi matin en se disant prêt à accueillir la secrétaire d’État LREM Sophie Cluzel… si elle démissionnait de son poste.

Une hypothèse rejetée par Christian Jacob : « Madame Cluzel n’a pas de place sur nos listes, cela a été tranché hier sans ambiguïté. »

Le patron de LR le sait : à un an de la présidentielle, Jean Castex « a voulu faire un test de ces régionales sur la recomposition politique ».

Mais « ce n’est pas là l’ordre du jour, ça ne le sera pas », a assuré Christian Jacob, alors que l’entreprise de dépeçage se poursuit du côté de la majorité.

Des doutes sur la solidité de l’accord

Mardi soir déjà, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait soulevé des doutes sur la solidité de l’accord en assurant qu’il y aurait « bien sûr » des candidats LREM sur la liste en Paca.

Là aussi, l’hypothèse a été balayée par les ténors de LR, qui vilipendent la « capacité de nuisance » de LREM « incapable de porter un projet régional sous (ses) couleurs ».

Mais l’histoire n’est pas finie. « Les barons du sud, Estrosi, Falco, Vassal, vont-ils se satisfaire de ce qui s’est passé hier ? », s’interroge une source interne à LREM.

Plusieurs ministres ont raillé depuis le début de la semaine les « deux droites irréconciliables », Républicains d’une part et la droite proche du RN de l’autre. Car derrière l’accord en Paca, un autre, passé avec un cadre départemental de Debout la France en Bourgogne-Franche-Comté, fait aussi grincer des dents en interne (le patron des députés Damien Abad et le président du Sénat Gérard Larcher l’ont critiqué mercredi).

Une offensive à l’approche des élections

L’offensive risque de se poursuivre à l’approche des élections de juin : après Gérald Darmanin aux départementales dans le Nord, c’est le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti qui est pressenti pour les régionales.

Selon des sources gouvernementales et proches de la campagne, il remplacerait Laurent Pietraszewski comme tête de liste LREM dans les Hauts-de-France. Une région clé puisque son président ex-LR Xavier Bertrand, candidat déclaré pour 2022, a dit qu’il arrêterait sa carrière s’il échouait aux Régionales.

Face à cette bataille pour l’électorat de droite, le Rassemblement national se frotte les mains, espérant recueillir les électeurs déboussolés à l’approche de 2022.

Le secrétaire général du groupe LR et UDI au Conseil régional d’Occitanie, Cédric Delapierre, a annoncé son ralliement au candidat RN Jean-Paul Garraud.

La candidate à l’Élysée Marine Le Pen a ironisé mardi sur LR qui « a effectivement la capacité de gouverner avec Macron » alors que « nous, non ». Une allusion à des déclarations du député LR Éric Ciotti à Valeurs actuelles.

Le RN a « beaucoup de points communs avec l’électorat » des Républicains, a abondé ce mercredi son numéro deux Jordan Bardella. Un signal aux « LR d’en bas », qu’il distingue des « LR d’en haut qui vont à la soupe avec Emmanuel Macron ».

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