Dans une tribune envoyée à la Fifa et à la Confédération africaine de football, des acteurs du football camerounais dénoncent le « silence » et la << complicité » de ces instances face aux accusations qui pèsent sur le président de la Fecafoot.
<< Si on a pu apprécier la rapidité et la fermeté avec laquelle la Fifa a agi au sujet de Luis Rubiales, [le président de la Fédération royale espagnole de football suspendu après un << baiser forcé >> à la joueuse Jenni Hermoso, le 20 août 2023], l’on est bien surpris [que la Fifa] reste silencieuse pour des cas similaires ou peut–être plus graves, enregistrés [à la] Fecafoot », dénoncent des acteurs du football camerounais dans une tribune ouverte datée du 25
septembre, et adressée aux présidents de la Fifa, Gianni Infantino, et de la CAF, Patrice Motsepe.
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Ce courrier, dont Jeune Afrique a obtenu une copie, est notamment signé par le général Pierre Semengue, président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), Henry Njalla Quan Junior, quatrième vice–président démissionnaire de la Fecafoot, Joseph Feutcheu, président de club, membre démissionnaire du comité exécutif de la
Fecafoot, Henri Claude Balla Ongolo, président de l’association des clubs de football amateur du Cameroun
(Acefac), Abdouraman Hamadou Babba, président de club, Guibaï Gatama, membre du comité exécutif et François Kouedem, président de la ligue régionale de football de l’Ouest.
Chapelet de récriminations
Les signataires rappellent que, le 20 juin 2022, après que Samuel Eto’o a reconnu avoir fraudé le Trésor public espagnol de 3,8 millions d’euros, il a été condamné à la peine définitive de 22 mois de prison ferme assortie d’un
sursis de cinq ans. Mais, « suite à cette condamnation et malgré les dispositions très claires de l’article 47 des statuts de la Fecafoot, Samuel Eto’o a refusé de quitter son poste et continue de s’imposer illégalement à la présidence de la Fecafoot »>, fustigent–ils, égrenant au passage un chapelet de récriminations à l’endroit du patron du football camerounais.
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Ils se souviennent aussi que, le 5 décembre 2022, à la fin du match de huitième de finale de la Coupe du Monde au
Qatar entre le Brésil et la Corée du Sud, le président de la Fecafoot s’en est pris violemment au jeune youtubeur algérien Sadouni SM sur le parvis du stade, lui assénant des coups de pied et de poing. Enfin, le 26 mai, le goleador camerounais a encore signé un contrat de sponsoring à titre personnel avec l’entreprise de paris sportifs 1XBet, en violation flagrante des dispositions de l’article 27 du Code d’éthique de la Fifa, accusent encore ses détracteurs.
Un silence coupable?
<< Comment la FIFA peut–elle continuer à garder le silence devant autant de scandales qui compromettent la confiance du public dans l’éthique sportive et la sincérité des matchs >> Les frondeurs rappellent que Samuel Eto’o, «< frappé de l’infamie de trucage présumé des résultats de matchs, s’est toujours vanté d’être sous la protection de Gianni Infantino et de Patrice Motsepe ». Ils en veulent pour preuve qu’aucune mesure conservatoire n’a même été prise, comme ce fut le cas pour Luis Rubiales, pour signifier la gravité de la situation en attendant que les instances compétentes fassent leur travail.
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Au final, cette << gestion à deux vitesses de situations quasi similaires » a pour conséquence que l’Afrique reste une
<< sorte d’enclave où on peut prendre des libertés avec l’éthique et l’exemplarité que doivent incarner les dirigeants sportifs », concluent–ils. Et de rappeler que « l’obligation d’exemplarité doit aussi concerner les dirigeants sportifs africains et [qu’il] appartient autant à la Fifa qu’à la CAF d’y veiller, sans faiblesse, sans discrimination, ni faux–fuyants >>.
JM. Source:JA