Comme annoncé dans un précédant article, les personnes impactées par le projet du 4è pont à Abidjan n’ayant pas encore perçu leur indemnité ont effectivement investi ce mardi 01er décembre 2020 dans la matinée le siège local du Projet du Train urbain d’Abidjan (PTUA ) situé au sein de la maison des jeunes à Yopougon en vue de réclamer leur argent .
Un attroupement des personnes déguerpies du projet du 4è pont ce mardi 01 décembre 2020 matin devant la maison des jeunes à Yopougon abritant le siège local du PTUA
Elles sont venues par centaines à ce rendez-vous ce mardi matin pour s’enquérir de la situation concernant le paiement de leur indemnité. L’atmosphère était surchauffée dans les locaux du PTUA de Yopougon . Il y’a eu de chaudes discussions entre les victimes du projet du 4è pont et des responsables du projet. Ces derniers ont tenté désespérément d’expliquer pourquoi des personnes impactées n’avaient pas encore reçu leur argent malgré le démarrage du déguerpissement dans la commune de Yopougon depuis le vendredi 27 novembre 2020. Le ton est monté d’un cran entre les deux parties. M. Gono Vincent un déguerpi qui n’a pas perçu son indemnité , ici sur les décombres de la maison qu’il louait détruite.
Une vue des maisons détruites au sous quartier Doukouré dans la commune de Yopougon le vendredi 27 novembre 2020
Les populations ne voulaient rien savoir, elles voulaient absolument se faire payer afin de se trouver un autre logement.
« Nous voulons notre argent, nous voulons notre argent maintenant. » s’écriaient- elles sur un ton de colère.
« C’est un accompagnement que l’Etat veut faire, ce sont les propriétaires qu’on indemnise en priorité dans le cadre du projet. » tentait de rassurer en vain une responsable du PTUA en réponse à la préoccupation des déguerpies ou ceux qui sont en instance de déguerpissement mais n’ayant pas touché leur indemnité .
Ils sont nombreux ceux qui n’auraient pas perçu leur argent et qui ont été déguerpis, que ce soient propriétaires résidents et non-résidents, ou locataires. Ils ont été estimés à plus de 600 personnes, selon un recensement effectué par le président de l’ONG Colombe Ivoire partenaire de la BAD dans le cadre de ce projet.
Climat d’insécurité généralisée dans les sous quartiers situés sur l’emprise du pont.
M. Gono Bertin locataire d’une habitation de 8 portes sis au sous quartier Doukouré à Yopougon a confié qu’il n’a rien perçu comme argent alors qu’il a tous ses documents, mais la cour il habitait a été détruite le vendredi 26 novembre dernier et qu’il a vu ses biens volés par des malfrats lors de l’opération de déguerpissement . Tout comme M. Gono aucun locataire de son ancien lieu d’habitation n’aurait été indemnisé , excepté le propriétaire de la cour qui serait passé à la caisse se désole-t-il .
C’est pratiquement les larmes aux yeux qu’une dame a affirmé qu’elle a vu son domicile détruit par les machines alors qu’elle était absente . Elle n’aurait pas pris le soin d’enlever ses effets puisse qu’elle n’était pas informée de l’opération de déguerpissement. Elle affirme dormir actuellement dans un lieu de vente d’alcool frelaté avec son fils.
Ceux qui n’ont pas encore été déguerpies mais en instance de partir dénoncent une situation d’insécurité générale dans les sous quartiers, des malfrats profiteraient de la situation trouble pour voler chez ceux.
En tout cas la situation des personnes impactées par la construction du 4è pont est extrêmement grave. L’Etat doit faire en sorte que les populations qui habitent sur l’emprise du pont perçoivent tous leur argent avant le déguerpissement comme l’avait indiqué la Banque africaine du développement (BAD) le partenaire du projet.
source: opera