Ça y est ! Le compte à rebours est lancé… Depuis ce 24 Février, l’actualité qui fait la une en Côte d’ivoire, c’est le retour annoncé de l’ex président, Laurent Gbagbo. Programmé pour la Mi-mars selon le secrétaire général de la dissidence du Front Populaire Ivoirien (FPI), Assoa Adou, ce retour fait déjà l’objet de grosses incertitudes, au regard de la réalité politique sur le terrain.
Plus de 3 mois après le début des négociations bipartites entre le pouvoir en place et les émissaires de l’ancien chef d’état, aucun accord formel n’a encore été trouvé sur les conditions du retour effectif de Laurent Gbagbo. Certes, le principe est acquis, puisque ses passeports lui ont été remis en Décembre dernier, mais, la mise en œuvre concrète de ce projet, dont l’impact politique devrait se faire inévitablement ressentir, demeure le principal point de blocage entre les deux protagonistes.
Dans cette situation de ni plus, ni moins, le pouvoir d’Alassane Ouattara tient les opposants à la gorge. Laurent Gbagbo ploie sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour crimes économiques, et ce, depuis Septembre 2019. Cette seule balise suffit à soumettre le camp Gbagbo aux desiderata des autorités en place. On ne le dira jamais assez ! Le sort de l’icône de la gauche Ivoirienne, dépend exclusivement de son successeur et ex allié au sein du Front Républicain, Alassane Ouattara. Du moins, tant que les choses restent en l’état.
En position de faiblesse, l’ex dirigeant Ivoirien n’a plus de grands calculs à se faire. Face à un adversaire politique qui a réussi le coup de s’offrir un 3ème mandat, malgré la campagne de désobéissance civile ourdie par l’opposition unie, mais dans laquelle il s’est fait volontairement timide, Laurent Gbagbo n’a visiblement que trois options qui s’offrent lui.
Des options qui de toute évidence, devraient être beaucoup plus digestes pour l’actuel président, qui a conscience de la forte popularité dont continue de jouir son challenger de la présidentielle du second tour de la présidentielle de 2010.
Soit, il se résout à se retirer complètement de la scène politique pour camper dans une posture de simple observateur ; soit, il reste dans l’arène, mais en se démarquant de son allié du moment, Henri Konan Bédié, pour collaborer subtilement avec le pouvoir en place ; ou encore, il peut toujours décider de prolonger son exil de 5 années supplémentaires en espérant qu’à l’aune du scrutin présidentiel de 2025, le pouvoir change de main.
En dehors de ces cas de figures évoqués, le scénario d’un retour triomphal de Laurent Gbagbo, près de 10 ans après son extradition à la Haye, pourrait relever du surréaliste, voire de l’utopie.
Les 3 semaines qui restent avant le deadline fixé annoncé par ses partisans, pourraient toutefois réserver des surprises de taille. Ne sait-t-on jamais ? L’environnement politique Ivoirien y est habitué.
Raoul Mobio
Content created and supplied by: RaoulMobio (via Opera News )
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