25 avril 2024
Paris - France
EUROPE INTERNATIONAL

Des pays européens envisagent l’ouverture d’une représentation diplomatique commune en Afghanistan

En déplacement dans le Golfe depuis vendredi 3 décembre, Emmanuel Macron a déclaré samedi que ce projet était « une démarche différente de celle de la reconnaissance politique » et « du dialogue politique avec les talibans ».

Plusieurs pays européens, dont la France, travaillent à l’ouverture d’une représentation diplomatique commune en Afghanistan afin de permettre à leurs ambassadeurs respectifs de regagner le pays désormais contrôlé par les talibans depuis août dernier, a déclaré samedi 4 décembre Emmanuel Macron, qui a entamé une visite dans le Golfe vendredi.

Après la prise de Kaboul par les fondamentalistes islamistes, les Etats-Unis et plusieurs autres pays occidentaux ont fermé leur ambassade à Kaboul en marge du retrait chaotique des derniers militaires américains. Les Occidentaux, qui ne reconnaissent pas « l’administration temporaire » des talibans, réclament la formation d’un gouvernement « inclusif » alors que le cabinet actuel ne compte que des hommes, des Pachtounes, talibans pour la plupart. De son côté, l’Onu demande que les institutions afghanes reflètent davantage la diversité du pays, qui est en proie à une crise économique et humanitaire aiguë.

Site commun. Emmanuel Macron a précisé à des journalistes à Doha, au Qatar, que le projet de représentation diplomatique commune était « une démarche différente de celle de la reconnaissance politique » et « du dialogue politique avec les talibans ». « Nous réfléchissons à une organisation à plusieurs pays, (…) un site commun à plusieurs Européens où nos ambassadeurs peuvent être présents », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Nous aurons une représentation diplomatique dès qu’on peut ouvrir », soulignant les impératifs de sécurité.

Cette déclaration a été faite avant son départ pour Djeddah, en Arabie saoudite, où il doit s’entretenir avec le controversé prince héritier Mohammed ben Salmane. Emmanuel Macron sera d’ailleurs le premier dirigeant occidental d’importance à s’entretenir avec MBS depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul – un crime que Ryad est soupçonné d’avoir commandité.

(Avec Reuters)

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