29 mars 2024
Paris - France
INTERNATIONAL

Zelensky étudie la question de la neutralité de l’Ukraine

Zelensky étudie la question de la neutralité de l’Ukraine

AFP

Le président ukrainien Voldymyr Zelensky a déclaré dimanche que son gouvernement étudiait « en profondeur » la question de la « neutralité » de l’Ukraine, un des points centraux dans les négociations avec la Russie pour arrêter le conflit, qui doivent reprendre en début de semaine.

Une des clauses des négociations porte sur « les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État », une exigence de Moscou, a-t-il déclaré dans un entretien en ligne à des médias indépendants russes, diffusé sur la chaîne Telegram de l’administration présidentielle ukrainienne. « Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion, il est étudié en profondeur. »

Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire « traîner les choses ».

Les Nations unies estiment que plus de 10 millions d’Ukrainiens ont été déplacés par le conflit dévastateur lancé il y a plus d’un mois par Moscou, qui s’attendait à une guerre bien plus brève.

Les nouvelles négociations, qui commenceront lundi ou mardi en Turquie, selon les sources, se tiendront après l’annonce par l’armée russe en fin de semaine qu’elle changeait d’« objectif principal » en Ukraine.

Un scénario à la coréenne ?

Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères mais n’avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées « difficiles » par les deux camps.

Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal: la libération » du bassin minier du Donbass.

Jusque là, la volonté affichée par Moscou était de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble.

Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a estimé dimanche qu’« après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien », Moscou « pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, [dans] une tentative » d’instaurer un séparation à la coréenne.

Léonid Passetchnik, leader du territoire séparatiste de Lougansk (est), a lui déclaré que cette entité pourrait organiser « dans un avenir proche » un référendum pour rejoindre la Russie.

L’étau se desserre dans certaines zones

Sur le théâtre des opérations, au 32e jour de la guerre, Kiev a dit craindre une aggravation de la situation à Marioupol (sud-est) et dans l’Est. De nouveaux couloirs humanitaires ont été organisés ce dimanche pour permettre l’évacuation d’habitants de la ville où plus de 2000 civils ont été tués, selon la municipalité.

Plusieurs tentatives visant à établir des itinéraires sûrs pour que les civils puissent quitter la ville ont échoué, les deux parties s’accusant mutuellement de violations de cessez-le-feu. Depuis l’annonce des nouveaux objectifs de Moscou en Ukraine, l’étau russe a semblé se desserrer dans certaines régions du sud de l’Ukraine.

Le front a sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson

À Mykolaïv, les habitants ont retrouvé un peu d’espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l’armée russe a tenté en vain de faire sauter cette ville-verrou sur la route d’Odessa, plus grand port d’Ukraine, a constaté l’AFP.

S’il y a encore des alertes aux bombardements aériens, les sirènes n’ont guère troublé hier les badauds, de plus en plus nombreux dans les rues, les marchés ou dans les files d’attente devant les distributeurs de billets. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, seule ville d’importance dont l’armée russe avait revendiqué la prise totale, à quelque 80 kilomètres au sud-est.

Il est cependant très difficile de vérifier de source indépendante ce qui se passe sur le terrain.

Les forces ukrainiennes ont toutefois affirmé avoir repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est du pays, selon le ministère de la Défense ukrainien.

Selon les autorités régionales ukrainiennes, l’armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes.

AFP

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