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Sommet du Commonwealth : le Rwanda n’a « besoin d’aucune leçon » sur les droits humains

Le président rwandais, Paul Kagame, qui prend la tête du Commonwealth pour deux ans, a longuement répondu aux critiques sur son bilan en termes de droits humains.

La décision d’organiser ce sommet au Rwanda a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains, qui ont accusé les dirigeants du Commonwealth de fermer les yeux sur la répression et l’emprisonnement des opposants dans le pays hôte. Paul Kagame, qui dirige de facto le pays depuis la fin du génocide en 1994, a déclaré aux journalistes que le Rwanda était fier de son bilan. Le Rwanda n’a « besoin d’aucune leçon » de « qui que ce soit » sur les droits humains, a-t-il déclaré, à l’issue d’un sommet du Commonwealth qui s’est déroulé la semaine dernière en pleine polémique sur l’accord d’expulsion de migrants du Royaume-Uni vers ce pays d’Afrique de l’Est.

Paul Kagame se défend

« En ce qui concerne les valeurs, nous n’avons besoin d’aucune leçon de la BBC ou de qui que ce soit », a ajouté Paul Kagame dans une allocution qui a duré près de 30 minutes, lors de la conférence de presse de clôture du sommet. « Je veux vous assurer qu’il n’y a personne […] qui (connaît) les valeurs mieux que nous ici, au Rwanda », a-t-il affirmé, alors que son pays est durement critiqué par les ONG en matière de droits humains.

Paul Kagame a rejeté les accusations sur la détention d’opposants politiques, affirmant que certains de ses détracteurs les plus virulents avaient été libérés de prison par grâce présidentielle. « Il n’y a personne au Rwanda qui soit en prison et qui ne devrait pas y être, parce que nous avons un système judiciaire qui est en fait fonctionnel et juste », a-t-il assuré.

En amont du sommet, auquel le prince britannique Charles et une trentaine de dirigeants ont participé, 23 ONG de défense des droits humains ont rappelé dans une lettre ouverte leurs « graves préoccupations » à ce sujet. Elles ont jugé que le Commonwealth abîmait sa crédibilité en tenant son sommet à Kigali, accusant le pouvoir de disparitions forcées, détentions arbitraires, de tortures et d’exécutions extrajudiciaires.

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Le sommet s’est aussi tenu en pleine polémique sur l’accord d’expulsion de migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda. Ce programme a été condamné par de nombreuses ONG de défense des droits humains et l’ONU. L’Église anglicane l’a qualifié d’« immoral ». Le prince Charles est également opposé à ce dispositif, qu’il a qualifié en privé de « consternant ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait défendu son plan dès jeudi au Rwanda en affirmant que « le Rwanda a connu une transformation totale au cours des deux dernières décennies ».

AFP

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