Présidentielle en Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, inéligible, exclut de soutenir un autre candidat. Le même Président Laurent Gbagbo qui a pris un décret pour rendre le Président Ouattara éligible.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, désormais opposant mais inéligible, a exclu jeudi soir 18 septembre de soutenir un candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre, dans une déclaration lue à la presse par la porte-parole de son parti.
Le climat politique est tumultueux à quelques semaines du scrutin, notamment en raison du rejet par le Conseil constitutionnel des candidatures des deux principaux opposants, M. Gbagbo et Tidjane Thiam.
Comme d’autres personnalités politiques ivoiriennes, ils sont inéligibles à la suite des décisions de justice. « Il faut le dire clairement, les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ne sont pas ceux investis par les grands partis politiques du pays », a déclaré Habiba Touré, porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Parmi les cinq candidats qualifiés pour le scrutin présidentiel, figure notamment le président sortant Alassane Ouattara, mais aussi deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui : son ancienne épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello.
« Ni consensus, ni légitimité suffisante »
Si Laurent Gbagbo a considéré l’option de soutenir « l’un des candidats retenus » à l’élection présidentielle, « il n’y avait ni consensus, ni légitimité suffisante pour bâtir une telle stratégie », a-t-il ajouté. M. Gbagbo répète depuis plusieurs semaines s’opposer à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, assurant qu’il est inconstitutionnel.
La Loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro. Jeudi, Laurent Gbagbo a assuré que des « actions démocratiques et pacifiques » s’imposaient « comme la voie à suivre », pour contester ce quatrième mandat.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a rappelé que les décisions du Conseil constitutionnel étaient sans recours. « Ceux qui vont contester la décision du Conseil constitutionnel tomberont sous le coup de la loi », a-t-il prévenu. Accusé de choisir ses opposants, le parti au pouvoir répète se conformer aux décisions d’une justice indépendante.
Les deux autres candidats qualifiés pour concourir sont les anciens ministres Jean-Louis Billon, dissident du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le parti de Tidjane Thiam, et Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
Vers des « actions démocratiques et pacifiques »
Laurent Gbagbo répète depuis plusieurs semaines s’opposer à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, assurant qu’il est inconstitutionnel. La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro. Jeudi, Laurent Gbagbo a assuré que des « actions démocratiques et pacifiques » s’imposaient « comme la voie à suivre », pour contester ce quatrième mandat.