Le leader du FPI, Pascal Affi N’Guessan a appelé samedi, à Abidjan, l’ONU à s’engager dans le processus de l’élection présidentielle d’octobre 2025, après un échange avec le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Leonardo Santos Simao.
À un mois de la Présidentielle ivoirienne, le climat politique continue de se tendre en Côte d’Ivoire. Samedi, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a reçu à Abidjan le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão. Au cœur de l’entretien : la légitimité du processus électoral et les dangers d’un scrutin dont une partie de l’opposition se sent exclue.
En Côte d’Ivoire, alors que le compte à rebours pour la Présidentielle du 25 octobre 2025 a commencé, la tension ne baisse pas. Ce qui a justifié l’organisation d’une tournée du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão depuis quelques jours dans le pays. Ce samedi, le diplomate a rencontré, entre autres, Pascal Affi N’Guessan. L’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo a été très alarmiste.
Au regard de « la situation actuelle devenue plus dangereuse (…). Nous voulions que les Nations unies, à partir de ce constat, décident de s’engager plus en avant, et que la situation de la Côte d’Ivoire soit portée devant le Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré M. Affi à l’émissaire onusien.
Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, a souhaité « qu’une résolution soit prise pour stopper le processus électoral actuel qui va nécessairement, si rien n’est fait, nous conduire à des affrontements » en Côte d’Ivoire.
« Que ce processus soit stoppé pour qu’un processus de dialogue puisse s’ouvrir avec l’ensemble des acteurs politiques et les acteurs sociaux (organisations de la société civile), pour qu’on puisse garantir des élections inclusives, transparentes et apaisées », a-t-il dit.
« Nous avons parlé avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies de la nécessité d’utiliser toutes les voies légales pour que le processus électoral, qui est en cours, ne débouche pas sur des conflits graves comme ceux qu’on a connus en 2010 et 2011 », a ajouté M. Pascal Affi N’Guessan a salué cette mission des Nations Unies et le fait que l’organisation internationale prenne « conscience que le pays a besoin du soutien des Nations Unies pour justement aller à des élections apaisées » et sans heurts.
Il a confié avoir partagé avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, que la situation actuelle « porte gravement atteinte à la sécurité sous régionale », marquée par « un environnement très très compliqué et très difficile » avec toutes les menaces djihadistes.
« Nous considérons que la mission des Nations Unies ne va pas s’arrêter à ces missions. Il faut que les Nations Unies aillent plus loin », a lancé l’ex-Premier ministre ivoirien, M. Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI.
Dans une déclaration, « l’Internationale socialiste exprime sa profonde préoccupation face à l’élimination de candidats à la présidentielle, notamment Affi N’Guessan ainsi que (l’ex-président ivoirien) Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. »
Pour Affi N’Guessan, la candidature d’Alassane Ouattara est non seulement « inconstitutionnelle », mais aussi « immorale ». L’ancien Premier ministre estime que le Président sortant s’accroche au pouvoir au détriment de la stabilité du pays et qu’il revient à la communauté internationale de prévenir une crise majeure.
Dans ces conditions, l’appel d’Affi N’Guessan à l’ONU résonne comme un avertissement. Pour lui, la Côte d’Ivoire est « assise sur une poudrière ». Le souvenir de la crise postélectorale de 2010-2011, qui avait fait plus de 3 000 morts, reste dans toutes les mémoires. Et aujourd’hui, l’histoire bégaie déjà avec la reproduction des erreurs du passé : exclusion de candidats majeurs, méfiance envers les institutions électorales, polarisation extrême autour du Président sortant.
Si l’ONU se garde pour l’instant de prendre position publiquement, sa médiation pourrait s’avérer déterminante pour désamorcer les tensions. Mais à cinq semaines du scrutin, le temps presse, et les marges de manœuvre de l’organisation semblent assez minces.
Jean Moliere.