Alliance des inéligibles. Une semaine après Tidjane Thiam, Guillaume Soro a rejoint le mouvement « Trop c’est trop », lancé par Laurent Gbagbo. L’ancien Premier ministre d’Alassane Ouattara affirme vouloir « prendre toute sa place pour jouer le rôle historique qui est le sien ».
En exil depuis 2019, Guillaume Soro, condamné à la perpétuité en 2021, évolue désormais discrètement entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), rappelle Jeanne Le Bihan, dans l’article qu’elle consacre à cette alliance – improbable – entre Gbagbo, Thiam et Soro, tous inéligibles à la présidentielle prévue en octobre prochain en Côte d’Ivoire.
Désunion dans l’opposition. Laurent Gbagbo, à l’initiative de « Trop c’est trop », refuse cependant toujours de rejoindre la Coalition pour une alternance pacifique-Côte d’Ivoire (CAP-CI), pourtant dirigée par Tidjane Thiam, avec lequel il s’est allié le 19 juin dernier.
L’ancienne épouse de Laurent Gbagbo, Simone Ehivet Gbagbo, candidate éligible et porte-parole de la CAP-CI, n’a pas caché son agacement face à cette situation. « On peut parler d’une même voix, sans forcément parler d’une seule voix », a-t-elle regretté au lendemain de l’annonce du ralliement de Tidjane Thiam à Laurent Gbagbo. Une désunion qui laisse planer plus que des doutes sur la capacité de l’opposition à présenter un front uni lors de la présidentielle.
Silence calculé. De son côté, Alassane Ouattara entretient toujours le flou sur son éventuelle candidature à la présidentielle du 25 octobre. Il n’a, pour l’heure, pas répondu à l’appel du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), son parti, qui l’a désigné candidat, le samedi 21 juin.
Le lendemain, devant une foule de quelque 80 000 militants du RHDP réunis au stade d’Ebimpé, à Abidjan, il a assuré qu’il ferait connaître ses intentions « dans les jours qui viennent, après mûre réflexion, en âme et conscience ». Face à une opposition qui ne parvient pas à se structurer, Alassane Ouattara sait que le temps joue en sa faveur, souligne Florence Richard, dans l’analyse qu’elle dresse des raisons de ce « silence calculé » du chef de l’État ivoirien.
Jean Moliere / JA
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