33e CONGRÈS DE L’ACCD’OM
Cette année, rendez-vous à Paris pour le 33e congrès de l’ACCD’OM.
L’ACCD’OM a dononé rendez-vous à proximité du 107e Congrès des Maires et des Présidents d’Intercommunalités au Mercure Hotel Paris Porte de Versailles. Du 12 au 14 novembre, trois jours de travail et d’échanges, pour porter des propositions concrètes. Une édition particulière, placée sous le signe de la visibilité et de l’engagement.
qu’est-ce que c’est ?Chaque année, et ce depuis 1992, l’ACCD’OM organise son congrès en novembre, rassemblant en un même lieu entre 200 et 400 élus et techniciens de tous les territoires ultramarins qu’elle représente.
L’objectif est d’offrir à nos Outre-Mer un espace d’échanges et de partages et pour nous, ACCD’OM, de renforcer l’unité de nos membres et d’enrichir l’éventail de projets que nous défendons. Ainsi, séances plénières, ateliers et visites sont organisées pour permettre aux participants de discuter des enjeux et défis auxquels font face leur territoire, d’observer d’éventuelles similitudes, d’entendre des retours d’expériences, mais aussi de découvrir les autres territoires.
Cet événement a aussi pour objectif de montrer au niveau national la force et la richesse que représentent les Outre-mer.
Les Outre-Mer : La force d’inventer l’avenir.

Le Congrès 2025 de l’ACCD’OM s’est tenu à Paris, du 12 au 14 novembre, au Mercure Hôtel Porte de Versailles. Organisé en amont du Congrès des Maires, il permettra aux élus ultramarins de faire entendre leur voix au plus près des décideurs.
Trois jours de travail et d’échanges pour porter des propositions concrètes. Une édition particulière, placée sous le signe de la visibilité et de l’engagement.
Objectif final : rédiger des motions au gouvernement et faire porter la voix des Outre-Mer à l’échelle nationale et européenne.
En amont du Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France, qui se tient du mardi 18 au jeudi 20 novembre 2025 à Paris Expo – Porte de Versailles, s’est déroulée la rencontre des élus d’Outre-mer, au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux. Cette journée était l’occasion pour la gendarmerie de rappeler son attachement aux Outre-mer et la prise en compte des problématiques locales.
Comme chaque année, le Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France a été précédé, lundi 17 novembre 2025, de la rencontre des élus des Outre-mer au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Une journée dédiée aux enjeux et spécificités des territoires d’Outre-mer, permettant notamment des échanges de bonnes pratiques et d’innovation face aux problématiques que les maires et présidents d’intercommunalité de ces territoires particuliers peuvent rencontrer. Le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Hubert Bonneau, a pris part à l’évènement, rappelant que la Gendarmerie nationale œuvre au quotidien pour la sécurité de la population de ces territoires. Cette journée a permis au DGGN d’échanger avec de nombreux élus et les officiers supérieurs et généraux affectés dans les différents Commandements de la gendarmerie (COMGEND) d’Outre-mer.
Enjeux climatiques et criminalité organisée
La journée s’est articulée autours de deux problématiques impactant à différents degrés l’ensemble de ces territoires. Le matin, après l’intervention de Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, en ouverture de ce rendez-vous annuel, ce sont les impacts du changement climatique et la transition écologique qui ont été abordés. En effet, les maires et présidents d’intercommunalité d’Outre-mer doivent faire face au changement climatique, aux risques naturels accrus et à la fragilité des écosystèmes. Ils se retrouvent à la croisée des urgences environnementales et des attentes des habitants en matière de sécurité, d’enjeux sociaux, sanitaires ou encore économiques. Ces tables rondes ont permis aux élus de partager leurs bonnes pratiques, leurs idées mais aussi de revenir sur les différentes crises rencontrées ces derniers mois.
Au cours de l’après-midi, c’est le volet sécuritaire qui a fait l’objet de tables rondes. Les communes d’Outre-mer sont confrontées à une criminalité organisée et une délinquance hors normes souvent liées au narcotrafic et à la prolifération des armes. Le dernier rapport du Sénat sur le sujet dresse un tableau alarmant, et les élus d’Outre-mer se retrouvent en première ligne face à ces graves troubles. Au cours de cette table ronde, les maires, aux côtés des parlementaires et de l’État, ont examiné collectivement les réponses possibles à ces enjeux majeurs pour répondre aux attentes fortes des populations qui vivent dans l’insécurité au quotidien.
L’action de la gendarmerie dans les territoires d’Outre-mer a été saluée à plusieurs reprises, tant par des membres de la direction de l’Association des maires de France (AMF) que par des élus locaux. Les élus présents lors de cette rencontre, tout comme de nombreux représentants de la gendarmerie, prendront part au Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité qui se déroulera du mardi 18 au jeudi 20 novembre 2025.
Réchauffement climatique, narcotrafic… au Congrès des maires, les élus d’Outre-mer partagent leur désarroi
Lundi, le 107e Congrès des maires de France a commencé par la traditionnelle « journée des Outre-mer ». Des élus des territoires étaient réunis au palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux où ils ont partagé leurs difficultés à la veille de deux jours de congrès et salon à la porte de Versailles.
Impact du changement climatique et transition écologique, le matin, sécurité dans les communes d’Outre-mer, l’après-midi. C’était le menu de la « Journée des Outre-mer » au palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux, lundi 17 novembre, positionnée la veille de l’ouverture officielle du Congrès des maires, porte de Versailles à Paris.
« Les Outre-mer sont précurseurs des difficultés que connaît tout le territoire national » et ces difficultés y sont « exacerbées », a déclaré en ouverture David Lisnard, président de l’Association des maires de France, organisatrice de l’événement.
Et dans la gestion de ces difficultés, qui virent parfois à la catastrophe (émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024, cyclone Chido à Mayotte en décembre 2024, Garance à La Réunion en février 2025…), les maires sont « en première ligne » mais parfois le maillon administratif oublié de Paris. « Il faut élargir le cercle », a convenu la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, venue introduire la journée avant de repartir.
Et dans la gestion de ces difficultés, qui virent parfois à la catastrophe (émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024, cyclone Chido à Mayotte en décembre 2024, Garance à La Réunion en février 2025…), les maires sont « en première ligne » mais parfois le maillon administratif oublié de Paris. « Il faut élargir le cercle », a convenu la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, venue introduire la journée avant de repartir.
« J’aurais apprécié que la ministre reste pour écouter. Nous, on ne la connaît pas, nous avons des sujets importants mais nous faisons de « l’entre-nous », a regretté un élu de Martinique.
Ces sujets importants, les quelque 1 000 élus présents, selon l’AMF, les connaissent bien. La Polynésie et ses atolls « à deux mètres au-dessus du niveau de la mer ». « Pour nous, la montée des eaux, c’est maintenant, c’est tous les mois. Nous, les maires, sommes en première ligne et nous devons nous débrouiller, en associant la population », témoigne Yseult Butcher, maire de Hao.
À La Réunion, ce sont « les ravines » qui préoccupent la maire de Saint-Denis et ex-ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Ces torrents au lit asséché la majeure partie du temps peuvent s’avérer extrêmement dangereux lors d’événements climatiques comme le cyclone Garance. L’élu à la sécurité de la commune de Grande-Rivière en Martinique évoque la Montagne Pelée « qui produit plus de 4 000 séismes par mois ». Ces phénomènes rappellent le traumatisme de l’éruption de « 1902 qui avait fait 28 000 morts », remémore Christian Rapha, maire de Saint-Pierre, commune martyre.
À plusieurs reprises au cours des débats, les territoires d’Outre-mer sont qualifiés de « résilients ». Un adjectif qui agace Sophie Charles, la maire de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane : « Nous sommes résilients, très résilients (soupir)… Mais que faire d’autre ? On est les grands oubliés. »
Partout, la montée du narcotrafic inquiète
Autre fléau auquel se cognent les maires : la sécurité, au menu de deux tables rondes l’après-midi. Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, donne la mesure en quelques chiffres : « Les Outre-mer représentent 4 % de la population française » mais ils concentrent « 25 % des atteintes aux biens, 30 % des homicides et tentatives d’homicides. En 2023, un tiers des vols à mains armées étaient constatés en Guyane ».
Et partout, la montée du narcotrafic. « Un phénomène mondial, extrêmement inquiétant, avec une redirection du trafic des États-Unis vers l’Europe, décrit la sénatrice de la Martinique Catherine Conconne. Nos territoires sont au milieu, entre les producteurs (principalement en Amérique du Sud) et les consommateurs. »
« La menace est élevée dans tous les territoires de la République, mais notamment dans les Outre-mer, en Guyane, dans les Caraïbes, La Réunion, Mayotte, la Polynésie… », globalise Joël Balandraud, vice-président de l’Association des maires de France en charge des Outre-mer et de retour d’un déplacement en Guyane.
« C’est le rôle de l’État d’agir »
« C’est normal que vous vous sentiez démunis, rassure le général Pierre Poty, commandant de la gendarmerie Outre-mer, ce n’est pas à votre niveau (d’agir, N.D.L.R.). La criminalité est transnationale, elle a des conséquences chez vous mais c’est le rôle de l’État d’agir à l’international car le trafic déstabilise nos outre-mer. » « Votre travail, dit-il encore aux maires, c’est la prévention de la délinquance avec la gendarmerie et la police. C’est un travail très important car notre jeunesse ultramarine, on est en train de la perdre. »
« Aucun élu ultramarin n’a la prétention d’être un Rambo », réagit dans la salle un élu « soldat » de Martinique. Un autre, de Petit-Canal en Guadeloupe, fait part de sa « crainte que le narcotrafic ne soit l’arbre qui cache la forêt ». Il évoque notamment « les violences sur fond d’alcool ».
« On fait très attention à ce que les élus d’Outre-mer soient inclus sur les trois jours du Congrès »
Le temps manque pour que tous les élus prennent le micro. « Je suis heurtée de venir à chaque fois dans un endroit aussi confiné alors que nos problématiques doivent être partagées avec d’autres élus et pas seulement d’Outre-mer », regrette une élue de Cayenne.
« On fait très attention à ce que les élus d’Outre-mer soient inclus dans toutes les discussions sur les trois jours de Congrès, défend au contraire Joël Balandraud, vice-président de l’AMF en charge des Outre-mer et sollicité par Ouest-France. « Les élus d’Outre-mer sont à Paris pour quinze jours de discussions et séminaires. Il y a d’abord eu la réunion de l’ACC’DOM Association des communes et collectivités d’Outre-mer, la Journée des Outre-mer puis le Congrès. » Il rappelle « la tradition », ancienne, de cette Journée des Outre-mer en amont au premier jour de l’événement.
À La Réunion, ce sont « les ravines » qui préoccupent la maire de Saint-Denis et ex-ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Ces torrents au lit asséché la majeure partie du temps peuvent s’avérer extrêmement dangereux lors d’événements climatiques comme le cyclone Garance. L’élu à la sécurité de la commune de Grande-Rivière en Martinique évoque la Montagne Pelée « qui produit plus de 4 000 séismes par mois ». Ces phénomènes rappellent le traumatisme de l’éruption de « 1902 qui avait fait 28 000 morts », remémore Christian Rapha, maire de Saint-Pierre, commune martyre.
À plusieurs reprises au cours des débats, les territoires d’Outre-mer sont qualifiés de « résilients ». Un adjectif qui agace Sophie Charles, la maire de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane : « Nous sommes résilients, très résilients (soupir)… Mais que faire d’autre ? On est les grands oubliés. »
Partout, la montée du narcotrafic inquiète
Autre fléau auquel se cognent les maires : la sécurité, au menu de deux tables rondes l’après-midi. Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, donne la mesure en quelques chiffres : « Les Outre-mer représentent 4 % de la population française » mais ils concentrent « 25 % des atteintes aux biens, 30 % des homicides et tentatives d’homicides. En 2023, un tiers des vols à mains armées étaient constatés en Guyane ».
Et partout, la montée du narcotrafic. « Un phénomène mondial, extrêmement inquiétant, avec une redirection du trafic des États-Unis vers l’Europe, décrit la sénatrice de la Martinique Catherine Conconne. Nos territoires sont au milieu, entre les producteurs (principalement en Amérique du Sud) et les consommateurs. »
« La menace est élevée dans tous les territoires de la République, mais notamment dans les Outre-mer, en Guyane, dans les Caraïbes, La Réunion, Mayotte, la Polynésie… », globalise Joël Balandraud, vice-président de l’Association des maires de France en charge des Outre-mer et de retour d’un déplacement en Guyane.
« C’est le rôle de l’État d’agir »
« C’est normal que vous vous sentiez démunis, rassure le général Pierre Poty, commandant de la gendarmerie Outre-mer, ce n’est pas à votre niveau (d’agir, N.D.L.R.). La criminalité est transnationale, elle a des conséquences chez vous mais c’est le rôle de l’État d’agir à l’international car le trafic déstabilise nos outre-mer. » « Votre travail, dit-il encore aux maires, c’est la prévention de la délinquance avec la gendarmerie et la police. C’est un travail très important car notre jeunesse ultramarine, on est en train de la perdre. »
« Aucun élu ultramarin n’a la prétention d’être un Rambo », réagit dans la salle un élu « soldat » de Martinique. Un autre, de Petit-Canal en Guadeloupe, fait part de sa « crainte que le narcotrafic ne soit l’arbre qui cache la forêt ». Il évoque notamment « les violences sur fond d’alcool ».
« On fait très attention à ce que les élus d’Outre-mer soient inclus sur les trois jours du Congrès »
Le temps manque pour que tous les élus prennent le micro. « Je suis heurtée de venir à chaque fois dans un endroit aussi confiné alors que nos problématiques doivent être partagées avec d’autres élus et pas seulement d’Outre-mer », regrette une élue de Cayenne.
« On fait très attention à ce que les élus d’Outre-mer soient inclus dans toutes les discussions sur les trois jours de Congrès, défend au contraire Joël Balandraud, vice-président de l’AMF en charge des Outre-mer et sollicité par Ouest-France. « Les élus d’Outre-mer sont à Paris pour quinze jours de discussions et séminaires. Il y a d’abord eu la réunion de l’ACC’DOM Association des communes et collectivités d’Outre-mer, la Journée des Outre-mer puis le Congrès. » Il rappelle « la tradition », ancienne, de cette Journée des Outre-mer en amont au premier jour de l’événement.