Il n’a pas quitté sa maison depuis trois jours. Le leader de l’opposition ougandaise Bobi Wine a appelé dimanche 17 janvier la communauté internationale à réclamer la levée de son « assignation à résidence », au lendemain de l’annonce des résultats contestés de l’élection présidentielle qui a reconduit le président Yoweri Museveni pour un sixième mandat avec 58,6 % des voix.
Deuxième du scrutin avec 34,8 %, l’ancien chanteur de ragga lancé en politique – Robert Kyagulanyi de son vrai nom – , assure que le scrutin a été entaché de fraudes et constitue une « mascarade complète ».
« Nous sommes là, nous n’avons plus de nourriture et personne n’est autorisé à entrer ou sortir », a-t-il déclaré lors d’un échange avec des journalistes via Zoom sur une ligne « clandestine » grésillante, alors que l’Ouganda reste privé d’internet pour le cinquième jour.
Même s’il n’a pu rencontrer les responsables de son parti pour décider de la suite, il a affirmé qu’ils mettaient sur la table « toutes les options non-violentes, légales et constitutionnelles, y compris des manifestations légales et pacifiques ».
Accès à internet bloqué
Bobi Wine n’a pas quitté sa maison de Kampala depuis qu’il est allé voter jeudi et assure qu’il est « assiégé » par les soldats et la police qui ont encerclé sa maison, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir.
« Notre leader (…) est effectivement assigné à résidence », a déclaré le porte-parole de la Plateforme de l’unité nationale (NUP) Joel Ssenyonyi lors d’une conférence de presse, ajoutant que personne n’était autorisé à visiter Bobi Wine.
Le député Francis Zaake, arrêté vendredi lors d’une tentative de visite au domicile de Bobi Wine, a été admis à l’hôpital après avoir été « sévèrement battu et brutalisé » par les forces de sécurité, selon la NUP.
« Une fois de plus, une clique minoritaire s’impose à la majorité de l’Ouganda. Nous allons résister à cette situation. Nous allons dire non en utilisant tous les moyens prévus par la loi », a déclaré Joel Ssenyonyi.
selon un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo. Selon lui, Internet a été « instrumentalisé » par des personnes menaçant le pays « de désinformation, de fake news », ce qui risquait de « fragiliser l’intégrité du processus électoral et des résultats ».
Avec AFP